Hématologie

Myélome indolent : le daratumumab diminue le risque de progression vers un myélome symptomatique

Un traitement par daratumumab en monothérapie permet de diminuer le risque de progression en myélome symptomatique chez les patients présentant un MM indolent à haut risque. Cependant, ce traitement est associé à un surrisque infectieux, notamment une augmentation de l’incidence des pneumonies chez les patients.

  • Nemes Laszlo/istock
  • 27 Mar 2025
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    Le myélome multiple (MM) symptomatique est systématiquement précédé d’une phase indolente de gammapathie monoclonale de signification indéterminée ou MGUS, puis de myélome indolent. Il n’y a, à ce jour, pas de recommandations pour initier un traitement à la phase indolente.

    Cette étude chercher à déterminer si l’utilisation du daratumumab, un anticorps monoclonal anti-CD38, chez les patients présentant un MM indolent à haut risque, diminue le risque de progression en myélome symptomatique.

    Diminution du risque d’évolution en MM symptomatique…

    Dans cet essai de phase 3, 390 patients atteints de MM indolent à haut risque ont été randomisés pour recevoir soit le daratumumab sous-cutané en monothérapie (n=194) soit une surveillance active (n=196), pendant 36 mois. Le traitement était poursuivi pendant 36 mois.

    Avec un suivi médian de 65,2 mois, le risque de progression de la maladie ou de décès était diminué de 51 % avec le daratumumab par rapport à la surveillance active (risque relatif RR = 0,49 ; P<0,001). Le délai médian jusqu’à survenue d’un MM symptomatique était de 44,1 mois dans le bras daratumumab et 17,8 mois dans le bras surveillance active. La survie sans progression à 5 ans était de 63,1 % avec le daratumumab et de 40,8 % avec la surveillance active. Un total de 15 patients (7,7 %) dans le groupe daratumumab et 26 patients (13,3 %) dans le groupe de surveillance active sont décédés (rapport de risque, 0,52). La survie globale à 5 ans était de 93,0 % avec le daratumumab et de 86,9 % avec la surveillance active.

    …au prix d’une toxicité infectieuse significative

    L’événement indésirable de grade 3 ou 4 le plus fréquent était l’hypertension, survenue chez 5,7 % des patients du groupe daratumumab et 4,6 % de ceux du groupe de surveillance active. Les autres effets secondaires étaient les infections (grade 3-4, 16,1 vs 4,6% ; pneumonies, 3,6 vs 0,5% des patients, respectivement). Les événements indésirables ont conduit à l’arrêt du traitement chez 5,7 % des patients du groupe daratumumab.

    Chez les patients atteints de myélome multiple indolent à haut risque, la monothérapie par daratumumab sous-cutané a été associée à un risque significativement plus faible de progression vers un myélome multiple actif ou de décès, ainsi qu’à une survie globale plus élevée que la surveillance active. Ceci se fait au détriment d’un surrisque infectieux chez les patients traités par daratumumab.

     

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