Gynéco-obstétrique

Accouchement prématuré : le sulfate de magnésium protège le cerveau des fœtus

Au-delà d’un effet modeste sur les menaces d’accouchement prématuré, le sulfate de magnésium préviendrait surtout les lésions cérébrales chez le fœtus.

  • gorodenkoff/istock
  • 03 Jul 2024
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    L'accouchement prématuré, défini comme une naissance avant 37 semaines de gestation, représente une cause majeure de morbidité et de mortalité néonatale. Les études ont montré que, bien que le sulfate de magnésium soit efficace pour réduire le risque de paralysie cérébrale chez les nouveau-nés, son impact direct sur la prolongation de la grossesse est modeste et d’autres tocolytiques doivent être utilisés dans cette perspective. Le sulfate de magnésium est donc couramment utilisé en soins périnataux pour la neuroprotection fœtale, notamment pour prévenir la paralysie cérébrale chez les enfants nés prématurément.

    Une revue Cochrane de 2009 a confirmé ses bénéfices chez les femmes à risque d'accouchement prématuré. Depuis lors, l'utilisation de sulfate de magnésium pour cette indication est devenue une pratique recommandée internationalement. Des essais cliniques randomisés récents et des suivis à long terme ont permis de mettre à jour ces résultats, évaluant l'efficacité et la sécurité du sulfate de magnésium comme agent neuroprotecteur fœtal chez les femmes à risque d'accouchement prématuré.

    Une actualisation nécessaire

    Six essais cliniques randomisés, incluant 5917 femmes et 6759 fœtus, ont été analysés dans l’actualisation de la revue Cochrane. Les résultats montrent que le sulfate de magnésium, comparé au placebo, réduit significativement le risque de paralysie cérébrale (RR 0,71) et le risque combiné de décès ou de paralysie cérébrale (RR 0,87) chez les enfants jusqu'à deux ans. Cependant, il n'y avait pas de différence notable dans la mortalité (fœtale, néonatale ou postérieure) ou dans les incapacités neurodéveloppementales majeures. En outre, le sulfate de magnésium a probablement réduit les hémorragies intraventriculaires sévères (grades 3 ou 4) (RR 0,76).

    Concernant les mères, bien que le traitement n'ait pas significativement affecté les évènements sévères (décès, arrêt cardiaque ou respiratoire), il a probablement augmenté les effets indésirables suffisamment sévères pour interrompre le traitement (RR moyen 3,21, IC à 95 % 1,88 à 5,48 ; 3 ECR, 4736 femmes ; preuves de certitude modérée).

    En pratique

    Pour les gynécologues, ces résultats soutiennent l'utilisation du sulfate de magnésium chez les femmes à risque d'accouchement prématuré, principalement pour réduire le risque de paralysie cérébrale chez leurs enfants. Cependant, il est crucial de surveiller étroitement les effets indésirables maternels potentiels.

    La décision d'utiliser le sulfate de magnésium doit être basée sur une évaluation individuelle des risques et des bénéfices, en tenant compte des particularités de chaque patiente. De plus, il est recommandé de poursuivre les recherches pour évaluer les bénéfices et les risques à plus long terme et d'adapter les pratiques en fonction des nouvelles preuves disponibles, en particulier dans les contextes à faibles et moyens revenus.

     

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