Rhumatologie

Spondylarthrite axiale : les anti-TNF associés à une réduction du risque cardiovasculaire

Les patients souffrant de spondylarthrite axiale radiographique (r-axSpA) ont un risque accru de maladies cardiovasculaires (CVD) et de mortalité d’origine cardiovasculaire. Les traitements anti-inflammatoires non-stéroïdiens, bien qu’efficaces contre les symptômes articulaires, ont également une toxicité cardiovasculaire à forte dose que les anti-TNF n’auraient pas.

  • Leonid Eremeychuk/istock
  • 02 Jul 2024
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    Les personnes souffrant de spondyloarthrite axiale radiographique (r-axSpA), anciennement connue sous le nom de spondylarthrite ankylosante, montrent un risque significativement accru de maladies cardiovasculaires (CVD) et de mortalité cardiovasculaire par rapport aux personnes du même âge et sexe sans r-axSpA.

    Ce risque cardiovasculaire élevé est partiellement attribuable à une prévalence accrue de facteurs de risque cardiovasculaires établis, tels que l'hypertension, dans cette population par rapport à la population générale. L'inflammation systémique chronique liée à l'activité de la r-axSpA pourrait également contribuer à ce risque accru, ainsi que les anti-inflammatoires non-stéroïdiens.

    Attention aux AINS à forte dose

    Les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) représentent la première ligne de traitement pharmacologique pour la spondyloarthrite axiale (axSpA). Toutefois, leur potentiel à augmenter le risque cardiovasculaire lorsqu’ils sont donnés à forte dose, notamment en favorisant l'hypertension, limite leur utilisation dans cette population à haut risque.

    Des études sur d'autres maladies rhumatologiques suggèrent que les anti-TNF, actuellement utilisés en deuxième ligne de traitement, pourraient être cardioprotecteurs en contrôlant l'inflammation sous-jacente. Cependant, leur impact sur les facteurs de risque cardiovasculaire et les événements cardiovasculaires individuels, tels que l'infarctus du myocarde (IM) et la maladie thrombo-embolique veineuse (MTEV), reste incertain.

    Possible moindre risque des anti-TNF

    Une étude récente utilisant des méthodes de phénotypage avancées dans une base de données des Anciens Combattants entre 2002 et 2019 a identifié 26 928 adultes atteints de r-axSpA. Parmi eux, 3 633 étaient des utilisateurs d’anti-TNF et 23 295 ne l’étaient pas.

    Sur une période de suivi moyenne de 3,3 ± 4,2 ans, 18,6 % des utilisateurs d’anti-TNF ont eu un événement cardiovasculaire, contre 50,8 % des non-utilisateurs. Les analyses ajustées ont montré que l'utilisation des anti-TNF serait associée à un risque réduit de survenue d’événements cardiovasculaires (HR 0,34, IC à 95 % 0,29-0,40).

    Bien que des biais confusionnels résiduels ne puissent être exclus dans cette étude observationnelle, ces résultats suggèrent un effet protecteur potentiel des anti-TNF, rassurant quant à la sécurité cardiovasculaire de ces agents dans le traitement de la spondylarthrite axiale radiographique.

    Conclusion

    La compréhension de l'impact des traitements de la spondylarthrite axiale sur les facteurs de risque cardiovasculaire et les résultats est essentielle pour élaborer des stratégies de traitement sur le long terme visant à limiter le risque cardiovasculaire majoré chez les patients atteints de spondylarthrite axiale radiographique.

    Les cardiologues et les rhumatologues doivent être attentifs aux risques et aux bénéfices des traitements disponibles, en particulier en ce qui concerne l'inflammation systémique associée à la spondylarthrite axiale radiographique. Une approche équilibrée dans la prise de décision partagée avec les patients, en tenant compte des facteurs de risque cardiovasculaires traditionnels et de la dose requise d’AINS, demeure cruciale.

     

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