Urologie
Cancer de la prostate : un nouveau biomarqueur des formes agressives
Des chercheurs ont découvert un biomarqueur, le complexe AURKB-TβRI, qui pourrait être utile pour la détection précoce des formes agressives du cancer de la prostate, les formes résistantes à la catration, ouvrant la voie à une amélioration de son traitement.
- Par Margot Montpezat
- Kanizphoto/iStock
Est-ce un cancer de la prostate à risque car résistant à la castration ? Il s'agit d'une information capitale aussi bien pour les patients que pour les soignants.
Or, grâce à des travaux sur le cancer de la prostate menés par le Département des biosciences médicales de l'Université suédoise d'Umeå en collaboration avec un groupe de recherche à l'Université d'Uppsala, et publiés dans eBioMedicine, il serait désormais bientôt possible de le savoir d'emblée afin d'adapter le traitement en conséquence.
Protéines spécifiques
En effet, les chercheurs ont découvert une nouvelle fonction de protéines spécifiques dans la voie de signalisation du transforming growth factor β (TGF-β). Cette voie importante affecte la croissance et la propagation des cellules cancéreuses. "Des études antérieures ont montré que la signalisation TGF-β est importante dans le développement de plusieurs formes de cancers", a expliqué Maréne Landström, professeur de pathologie au à l'Université d'Umeå. Mais la manière dont les cellules cancéreuses échappent à l'inhibition de la croissance induite par le TGFβ n'est pas claire.
Dans cette étude portant sur des cellules de cancer de la prostate résistant à la castration, des complexes AURKB-TβRI se sont formés à la partie moyenne de ces cellules, pendant la mitose et la cytokinèse. Les complexes AURKB-TβRI dans les coupes de tissus tumoraux des patients seraient en corrélation avec la malignité du cancer de la prostate.
Le complexe AURKB-TβRI pourrait donc devenir un biomarqueur pronostique pour les patients avec un cancer de la prostate à risque d'être agressif.
Rassurer
Cette découverte pourrait avoir d'énormes répercussions sur le traitement car elle permet d'identifier plus facilement, plus rapidement et plus tôt dans l'évolution de la maladie les hommes qui risquent de développer un cancer de la prostate agressif et potentiellement mortel.
"Grâce à cette nouvelle découverte, nous pourrons rassurer les hommes atteints d'un cancer de la prostate dont le pronostic est prometteur, et permettre à ceux dont le cancer de la prostate est à haut risque de se voir proposer un traitement adapté plus tôt. Nos résultats et la publication sont significatifs pour un grand groupe de patients atteints du cancer de la prostate, et il y a lieu de croire que d'autres groupes de patients en bénéficieront”, s’est réjouie Maréne Landström, professeur de pathologie au département des biosciences médicales de l'université d'Umeå.