Neurologie

Sclérose en plaques : la faible exposition aux UV associée à un risque accru

À l’aide de questionnaires standardisés, une étude cas-témoin sur 2 grandes cohortes établit une association dose-dépendante inverse entre l’exposition aux ultra-violets et le risque de SEP Rémittente ou Progressive.

  • Dmytro Buianskyi/istock
  • 15 Nov 2024
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    L’ensoleillement, via la vitamine D, est un des facteurs prédisposant au développement de la SEP2. Néanmoins, les niveaux d’association étaient faibles et les méthodes pour évaluer l’exposition au soleil variable (simples questionnaires, temps passés à l’extérieur…).

    Les auteurs ont donc réalisé une étude cas-témoins1 en évaluant l’impact de l’exposition solaire (temps libre et professionnel) depuis l’âge de 6 ans jusqu’aux 1ers symptômes de SEP sur le risque de développer une SEP Rémittente (SEP-R) ou Progressive (SEP-P).

    Les participants étaient issus de 2 études (PPMS Study et AusImmune) menées en Australie : 204 SEP-R et 153 SEP-P ont été comparés à 558 contrôles sains. L’exposition solaire était évaluée grâce à des questionnaires standardisés, l’exposition ambiante aux UV provenait des données de la NASA, le phénotype cutané ainsi que les habitudes de protection solaire étaient également collectés.

    Une association dose-dépendante

    Il n’y a pas de lien entre le nombre de coups de soleil, le type de peau, les habitudes de protection solaire et le risque de développer une SEP-R ou –P. Il y a par contre une association dose-dépendante cohérente : les niveaux plus élevés d’exposition aux UV étant associés à un risque réduit de SEP, tant pour les activités de loisirs que professionnelles de l'âge de 6 ans jusqu'à l'apparition des symptômes.

    Les associations sont globalement plus fortes pour les SEP-P que pour les SEP-R. Par exemple, la dose cumulée de rayons UV pendant les loisirs chez les enfants entre l’âge de 6 ans et l’apparition des symptômes (par 100 kJ/m2) est associée au risque de développer une SEP-P (aOR 0,93, IC 95 % : 0,91–0,95) et l'association était légèrement plus faible pour les SEP-R (aOR 0,96, IC à 95 % : 0,94–0,99) (test d’interaction p < 0,001).

    On regrettera que le design de l’étude n’ait pas permis de relever l’exposition solaire avant l’âge de 6 ans, ni de mesurer les taux sanguins de vitamine D des patients SEP au moment du diagnostic. En effet, malgré l’utilisation de différentes méthodes pour évaluer l’exposition solaire, un biais de rappel était toujours possible.

    En pratique

    Cette étude identifie qu'une exposition plus importante aux UV durant les activités de loisir entre 6 ans et le début des symptômes est associée à un risque réduit de SEP-R ou P, avec un effet sensiblement plus important pour les SEP-P.

    Cette relation dose-dépendante inverse est cohérente entre les différentes méthodes de mesure (questionnaire ou calendrier) et était plus prononcée lorsque les auteurs prenaient non pas le temps passé au soleil mais la dose de rayonnement UV, mesure probablement plus fiable.

    L’impact de la vitamine D sur la SEP suscite toujours autant d’intérêts. Les résultats du PHRC D-lay MS coordonné par le Pr Thouvenot ont été présentés l’ECTRIMS 2024 : les principaux éléments sont résumés dans l’article joint.

     

     

    Références :

    • Li Y, Saul A, Taylor B, Ponsonby AL, Simpson-Yap S, Blizzard L, Broadley S, Lechner-Scott J, van der Mei I; Ausimmune/AusLong Investigator Group. Low Sun Exposure Is Associated with Both Progressive-Onset and Relapse-Onset Multiple Sclerosis Risk: A Case-Control Study. Neuroepidemiology. 2024 Sep 11:1-10. doi: 10.1159/000540921. Epub ahead of print. PMID: 39260357.
    • Tremlett H, Zhu F, Ascherio A, Munger KL. Sun exposure over the life course and associations with multiple sclerosis. 2018;90(14):e1191–9. https://doi.org/10.1212/wnl.0000000000005257

     

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