Pneumologie

VNI : la tolérance des masques impliquée dans l’efficacité

 

L’intolérance des masques de ventilation non invasive est fréquente et elle est souvent associée à une moindre efficacité du système de ventilation. Les masques nasaux semblent être moins soumis à cette intolérance que les masques oro-nasaux et devraient être utilisés en première intention.

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  • 14 Nov 2024
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    Une étude, dont les résultats sont parus en octobre 2024 dans l’European Respiratory Journal, a cherché à démontrer l’impact du choix du masque de ventilation non invasive en termes d’effets secondaires et d’efficacité de la ventilation. Il s’agit d’une étude de cohorte observationnelle, française, au cours de laquelle les auteurs ont évalué la prévalence, la nature et l’impact de ces effets indésirables, au sein d’une cohorte de patients stables, soumis à la ventilation non invasive sur le long terme.  Au total, 800 patients ont été inclus et 84% d’entre eux avaient un masque oro-nasal.  Les données sur les effets secondaires ont été recueillies à l’aide d’un questionnaire. Les auteurs ont également réalisé une étude en laboratoire  à l’aide d’une tête imprimée en 3D, reliée à un poumon artificiel, et ont comparé les masques nasaux et oro-nasaux.

     

    Une fréquence significative d’effets secondaires liés au masque

    Les auteurs de ce travail ont souligné l’importance du masque dans l’efficacité de la ventilation non invasive. Les résultats de cette étude ont montré que 47% des patients ont développé des effets secondaires modérés ou graves et 18% ont eu des effets indésirables très graves. Les principaux effets indésirables retrouvés étaient la rougeur des yeux, la douleur au niveau du masque ou des élastiques de maintien, la rhinorrhée, la sécheresse buccale, la dyspnée, l’enrouement, les ballonnements abdominaux et un ressenti de non efficacité par le patient. Ces effets indésirables ont majoritairement été observés lors de la ventilation avec les masques oro-nasaux. Les masques nasaux semblent donc plus stables et plus fiables que les masques oro-nasaux.

     

    Leur impact sur l’efficacité de la ventilation n’est pas négligeable

    Les résultats de ce travail ont également montré que l’ensemble de ces effets secondaires avait un impact  sur l’efficacité de la ventilation non invasive puisqu’ils  étaient associés à une moins bonne PaCO2 diurne, une qualité de sommeil altérée et une moins bonne qualité de vie. La partie de l’étude réalisée en laboratoire a montré que les masques nasaux étaient plus stables que les masques oro-nasaux, ce qui est concordant avec les résultats cliniques. L’importance du choix du masque est donc majeure pour limiter les effets secondaires, optimiser l’efficacité de la ventilation et s’assurer de sa bonne observance par le patient. Le masque nasal doit être utilisé en première intention.

     

    En conclusion, la ventilation non invasive est un élément clé de la prise en charge des patients insuffisants  respiratoires chroniques et son utilisation doit être optimale. Les masques provoquent des effets indésirables de manière significative mais beaucoup moins fréquemment avec les masques nasaux, qui sont donc à préférer pour améliorer l’efficacité et l’observance des patients.

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