Pédiatrie
VRS du nourrisson : le nirsevimab réduit les hospitalisations sur la dernière saison
Dans une étude randomisée en ouvert réalisée jusqu'en février 2023, l’anticorps monoclonal nirsevimab confirme qu’il réduit le nombre d’hospitalisation chez les enfants de 12 mois ou moins, quel que soit le sous-groupe.
- gorodenkoff/istock
À l'âge de 2 ans, la plupart des enfants ont été infectés par le VRS, et les maladies qui en résultent vont d'une infection bénigne des voies respiratoires supérieures à une infection grave et parfois mortelle des voies respiratoires inférieures.
Depuis plus de 50 ans, les options de prévention de la maladie à VRS chez les nourrissons ont été largement inefficaces ou limitées à des populations à haut risque sélectionnées.
La vaccination maternelle est une option récemment introduite pour prévenir l'infection par le VRS chez les nourrissons, mais un anticorps monoclonal, le nirsevimab, apporte une alternative en dose unique, aux interventions précédentes et étend la protection à tous les nourrissons.
Une large étude randomisée en vie réelle
Dans le dernier numéro du New England Journal of Medicine, Drysdale et al. donnent de nouvelles preuves en faveur de l'utilisation du nirsevimab. Leur essai de phase 3b, multicentrique, ouvert, à deux groupes et randomisé, HARMONIE, qui est toujours en cours, visait à évaluer l'efficacité et la sécurité d'une dose intramusculaire unique de nirsevimab, par rapport aux soins standard (aucune intervention), dans la prévention des hospitalisations associées au VRS chez les nourrissons âgés de 12 mois ou moins, inéligibles au palivizumab.
Au 28 février 2023, 8058 nourrissons ont été répartis entre le groupe nirsevimab (4037 nourrissons) et le groupe de soins standard (4021 nourrissons), et 71 nourrissons au total ont été hospitalisés pour une infection des voies respiratoires inférieures associée au VRS. L'incidence plus élevée que prévu des hospitalisations pour infection des voies respiratoires inférieures associée au VRS (le critère d'évaluation principal) était en ligne avec la résurgence de la circulation du VRS au cours de la saison 2022-2023 du VRS.
Réduction de plus de 80% des hospitalisations
Une hospitalisation pour infection des voies respiratoires inférieures associée au VRS est survenue chez 11 nourrissons (0,3%) dans le groupe nirsevimab, contre 60 nourrissons (1,5%) dans le groupe de soins standard. Ces résultats correspondent à une efficacité du nirsevimab de 83,2% ; une efficacité similaire a été observée dans les sous-groupes définis en fonction de l'âge, du poids, de l'âge gestationnel, du sexe et du moment de la randomisation (avant ou pendant la saison du VRS).
Une infection très grave des voies respiratoires inférieures associée au VRS a été observée chez 5 nourrissons (0,1%) dans le groupe nirsevimab et chez 19 nourrissons (0,5%) dans le groupe de soins standard, ce qui représente une efficacité de 75,7%. Une efficacité de 58,0% du nirsevimab contre une hospitalisation pour une infection des voies respiratoires inférieures, quelle qu'en soit la cause, a été rapportée.
Une tolérance bonne chez tous les enfants
Aucun problème de sécurité n'a été rapporté, des effets indésirables liés au traitement n'ayant été observés que chez 2,1 % des nourrissons du groupe nirsevimab, essentiellement de grade 1 ou 2; toutefois, il s'agissait d'un essai ouvert, dont la conception a pu introduire un biais dans l'évaluation de la sécurité.
Néanmoins, les résultats en matière d'efficacité et de sécurité observés dans l'essai HARMONIE, qui est mené dans des conditions proches de celles du monde réel, sont cohérents avec les conclusions des deux essais randomisés précédents de phase 3.
Comme plus de 95 % des cas d'infections aiguës des voies respiratoires inférieures associées au VRS et des décès imputables au VRS surviennent dans des pays à revenu faible ou intermédiaire, s'assurer que le nirsevimab atteint ces populations vulnérables n'est pas seulement une question d'équité, mais aussi un impératif pour atténuer les effets globaux du VRS sur la santé.