Oncologie
Cancer ORL et personne âgée : la chimio-radiothérapie améliore la survie
Au cours d’un carcinome épidermoïde localement avancé de la tête et du cou, l'ajout d'une chimiothérapie à une radiothérapie complète serait associé à une survie plus longue chez les patients âgés en bonne santé ou avec peu de comorbidités (« Fit »).
- Giulio Fornasar/istock
Une étude de registre international, menée dans douze hôpitaux universitaires en Europe et aux États-Unis, a examiné dans quelle mesure les personnes âgées atteintes d'un cancer ORL pourraient bénéficient d'une association de radiothérapie et de chimiothérapie, d'une part, ou d'un traitement médicamenteux alternatif avec un anticorps anti-EGFR, d'autre part.
Cette étude, publiée dans le JAMA Network, montre que l'ajout d'une chimiothérapie à la radiothérapie est associé à de meilleures chances de survie par rapport à la radiothérapie seule. Ce bénéfice est particulièrement prononcé chez les patients âgés de 65 à 79 ans, en bon état de santé (« Fit ») avec peu de comorbidités. En revanche, la radiothérapie associée à la prise de l'anticorps anti-EGFR ne montre aucun avantage en termes de survie par rapport à la radiothérapie seule.
Un registre international
Les chercheurs ont analysé les données de 1 044 patients âgés et atteints d'un carcinome épidermoïde de la bouche, du pharynx ou du larynx qui ont été traités par radiothérapie et, dans certains cas, en association avec un médicament entre 2005 et 2019. Il s’agit d’un registre international prospectif des patients âgés ayant reçu un diagnostic de cancer de la tête et du cou encore en cours de création. Plus de 20 centres d'Europe, des États-Unis et d'Australie ont déjà manifesté leur intérêt pour y participer.
Outre les données oncologiques, le registre enregistre d'autres paramètres, notamment une évaluation gériatrique complète, des données sur la qualité de vie liée à la santé et la fréquence du « regret de la décision », c'est-à-dire le regret du patient d'avoir choisi une séquence de traitement particulière.
Il s’agit de développer des outils pour faciliter la prise de décisions concernant les associations thérapeutiques chez les personnes âgées sur la base des données individuelles cliniques et biologiques.
Développer des algorithmes de personnalisation
En raison de l'évolution démographique, la proportion de patients âgés en oncologie augmente fortement. Par rapport aux patients plus jeunes, le traitement du cancer est très personnalisé en raison de comorbidités plus fréquentes et parfois sérieuses, de l'augmentation des infirmités liées à l'âge et de la diminution de la condition physique. Il est également important de prendre en compte les effets secondaires du traitement, qui peuvent affecter la qualité de vie.
Le traitement standard du cancer de la tête et du cou est soit l'ablation chirurgicale de la tumeur suivie d'une radiothérapie, soit une radiothérapie préservant les organes en association avec une chimiothérapie. L'utilisation d'une chimiothérapie concomitante chez les patients âgés est particulièrement controversée en raison des contraintes et des effets secondaires qu'elle entraîne dans cette population. Jusqu'à présent, il n'existait qu'un nombre limité de données d'essais sur le meilleur traitement chez les personnes âgées avec un cancer de la tête et du cou.