Utilisé dans le cancer

DMLA : l’Avastin bientôt autorisé en alternative au Lucentis

Le ministère de la Santé a soumis un projet de décret pour autoriser l’anticancéreux Avastin en traitement de la DMLA. Mais une étude présentée 2013 insisite sur des effets secondaires.

  • Par Afsané Sabouhi avec Audrey Vaugrente
  • SUPERSTOCK/SUPERSTOCK/SIPA
  • 09 Mar 2014
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    La France hausse le ton contre les pratiques coûteuses des laboratoires. Selon les informations du Parisien, la ministre de la Santé Marisol Touraine a soumis au Conseil d’Etat un projet de décret concernant l’anticancéreux Avastin (Roche). Ce médicament devrait être ouvert au traitement de la dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA).

    Des économies pour les patients

    L’Avastin offre une solution alternative et économique au Lucentis (Novartis), seule spécialité autorisée. Si le traitement officiel coûte 900€ par injection, son « concurrent » n’en demande que 30€.

    En proposant ce décret, la ministre de la Santé force la main au laboratoire suisse Roche. Il n'a pas demandé l'autorisation dela prescription de l’Avastin dans le traitement de la DMLA depuis 2012. Pourtant, l'intérêt est grand pour l’ensemble des parties : des économies pour les patients et l’Assurance maladie d’un côté, des gains financiers de l’autre. Du côté du million de malades, l’Avastin présente un intérêt certain et a suscité l’enthousiasme général. Son efficacité dans le traitement de la forme agressive de la DMLA est en effet comparable au Lucentis. Pour l'Assurance maladie, il s'agit du premier poste de dépenses de médicament, avec 438 millions d'euros remboursés en 2013. 

    Des effets secondaires non oculaires

    Pour autant, l’anticancéreux n’est pas l’alternative idéale. Comme le rapportait pourquoidocteur en mai 2013, une étude menée auprès de 600 patients se montrait modérée quant à l’efficacité du traitement. « Au bout d’un an, sur le critère de l’acuité visuelle qui nous paraît le plus important pour le patient et qui était l’objet de notre étude, les 2 traitements ont la même efficacité », soulignait alors le Pr Laurent Kodjikian, ophtalmologiste au CHU de Lyon et coordonnateur de l’étude. Quelques inquiétudes persistent aussi sur les effets secondaires non oculaires, qui semblent un peu plus nombreux pour les patients ayant reçu de l’Avastin sans que l’on soit sûr que le médicament en soit la cause.

    Autre limite : selon les résultats, il semble que le Lucentis soit un peu plus efficace que l’Avastin sur des critères liés à l’anatomie de l’œil comme l’épaisseur de la rétine ou les fuites de fluide intrarétinien observées à l’angiographie. Or ce petit plus sur le plan anatomique au bout d’un an de traitement pourrait se traduire à long terme par un bénéfice pour le patient, sachant que la DMLA est une maladie évolutive.

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