Etude menée au Danemark
Grossesse et paracétamol : un surrisque d’hyperactivité chez l'enfant
La prise de paracétamol a été associée à un risque accru de troubles hyperactifs chez les enfants exposés à la molécule pendant la gestation, selon une étude.
Faut-il mettre en cause le paracétamol pour expliquer les troubles hyperactifs d’un enfant ? Selon une étude, parue ce 24 février dans JAMA Pediatrics, la prise d’acétaminophène pendant la grossesse est associée à un risque accru de troubles hyperkinétiques ou hyperactifs chez certains enfants.
Des chercheurs de l’université de Californie (Etats-Unis) ont passé en revue les données de la Cohorte Nationale Danoise. Au total, 34 322 enfants et mères ont été retenus. Les parents ont rapporté les troubles du comportement de leur enfant, le diagnostic a été confirmé en recoupant avec le registre des prescriptions. Des questionnaires par téléphone ont complété les chiffres en précisant quelles femmes avaient consommé du paracétamol pendant leur grossesse.
Le seul médicament autorisé pendant la grossesse
Une large moitié des mères de l’étude a déclaré avoir pris du paracétamol au cours de leur grossesse. L’analyse des troubles du comportement chez les enfants a révélé que la molécule est associée à un risque accru de 37 % de troubles hyperkinétiques. 29 % des enfants étaien susceptibles de recevoir un traitement contre l’hyperactivité et 13 % de développer un comportement proche d’une hyperactivité à 7 ans. Lorsque la prise de paracétamol dépasse un trimestre, le risque est le plus élevé.
Le paracétamol est le seul médicament autorisé en traitement de la douleur chez la femme enceinte. Mais il est recommandé de limiter autant que possible son usage. Cette étude encourage encore à la prudence. Mais il ne s’agit que d’une association. Il faudra dorénavant déterminer quelle est la cause de ce risque accru, car la molécule n’est pas forcément responsable. Ce n’est cependant pas la première étude à évaluer les risques du paracétamol pendant la grossesse. En octobre dernier, une équipe norvégienne suggérait que la prise du médicament ralentissait le développement moteur et comportemental des enfants.