Elle pourrait sauver « des millions de vies »

Cigarette électronique : 53 experts plaident en sa faveur auprès de l'OMS

Dans une lettre ouverte à l'OMS, des experts expliquent pourquoi, selon eux, la cigarette électronique ne doit pas être traitée comme un produit du tabac mais un outil de réduction des risques. 

  • Par Laetitia Méchaly
  • MCT/SIPAUSA/SIPA
  • 29 Mai 2014
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    Depuis la mise sur le marché de la cigarette électronique, les avis favorables et défavorables ne cessent de s'opposer à son sujet.

    En réaction à des déclarations de l'OMS sur la e-cigarette, un groupe de 53 experts de 15 pays a demandé dans une lettre ouverte à la directrice générale de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), Margaret Chan, de reconsidérer son intention de la classer de la même manière que les cigarettes traditionnelles. Une telle décision mettrait en péril, selon eux, une occasion de réduire fortement les maladies et décès dus au tabac, grâce à la cigarette électronique qui serait « une des innovations les plus importantes du 21ème siècle ». 

    Une des plus grandes innovations de santé publique

    L'OMS a en effet fait savoir dans un document confidentiel qu'elle était plutôt favorable à ce que l'e-cigarette fasse l'objet des même restrictions que tous les produits contenant de la nicotine. L'organisation semblerait considérer la cigarette électronique comme une « menace », se demandant s'il ne faut pas lui appliquer le même traitement que les produits du tabac dans le cadre de la Convention-cadre pour la lutte anti-tabac à laquelle 178 pays ont adhéré.

    « Si l'OMS arrive à ses fins et étouffe les e-cigarettes, elle passera à côté de ce qui est clairement une des plus grandes innovations de la santé publique des trois dernières décennies, pouvant sauver des millions de vies, et elle dérogera à sa propre charte qui propose de permettre aux consommateurs de prendre le contrôle de leur propre santé, ce qu'ils font déjà eux-mêmes par millions », affirme Jacques Le Houezec, signataire de la lettre. Selon lui, la réduction du risque tabagique par le biais de la cigarette électronique fait partie de la solution et non du problème. Cette méthode pourrait apporter une contribution significative à la réduction du fardeau mondial que représentent les maladies non transmissibles causées par le tabagisme, et le faire beaucoup plus rapidement que les stratégies classiques.

    Plus d'un miliard de fumeurs dans le monde 

    Le nombre de fumeurs étant de 1,3 milliard dans le monde, l'OMS estime que le tabac causera au 21ème siècle jusqu'à un milliard de décès prématurés et évitables. Face à un tel nombre de décès, de maladies et des souffrances qui les accompagnent, les signataires estiment qu'il est nécessaire de chercher sans relâche toutes les manières pratiques et éthiques possibles pour réduire ce fardeau. 

    De nombreuses personnes fument dans les pays développés, (environ 30% de la population française), une habitude que beaucoup souhaitent perdre, mais n'y arrivent pas. « Si l'OMS suggère que les e-cigarettes sont aussi dangereuses que les autres produits du tabac, elle enverra un message erroné et sombre aux millions d'utilisateurs actuels de e-cigarettes qui les ont utilisées pour arrêter de fumer » a déclaré Robert West, un signataire de cette lettre. Ajoutant que « cela découragerait les fumeurs de les essayer, et nous passerions à côté d'une occasion majeure de réduire la mortalité due au tabagisme à l'échelle mondiale. »


    Dans cette lettre, les 53 signataires ajoutent que les produits de réduction du risque tabagique pourraient jouer un rôle significatif pour atteindre les objectifs de 2025 de l'ONU, visant à réduire les maladies non transmissibles. Il serait donc, selon eux, vraiment contre-productif d'inclure les produits à base de nicotine à faible risque, telles que les cigarettes électroniques, au sein de ces objectifs comme cela a été proposé, car ces produits devraient au contraire avoir un rôle important dans la réalisation de ces objectifs.

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