Hématologie

Amylose cardiaque à transthyrétine : le patisiran préserve la capacité fonctionnelle

L'amylose à transthyrétine sauvage ou héréditaire se caractérise par la prédominance de l’atteinte cardiaque. Le patisiran, en inhibant la production hépatique de transthyrétine, semble limiter la dysfonction d’organe et préserver la capacité fonctionnelle des patients.

  • yucelyilmaz/istock
  • 28 Oct 2024
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    L'amylose à transthyrétine, également appelée amylose ATTR, est associée à l'accumulation de dépôts amyloïdes dans le cœur, les nerfs, le système gastro-intestinal et les tissus musculo-squelettiques. La forme « sauvage », aussi dite « sénile », touche les sujets âgés, et cause principalement des atteintes cardiaques, et la forme héréditaire des patients plus jeunes, avec une atteinte cardiaque et/ou neurologique. 

    L’atteinte cardiaque se manifeste souvent par une cardiomyopathie progressive et fait la sévérité de cette maladie. Le patisiran, en interférant avec la synthèse d’ARN messager, inhibe la production hépatique de transthyrétine et pourrait limiter les atteintes d’organes.

    L’administration de patisiran pendant 12 mois ralentit l’atteinte d’organe

    Dans cet essai de phase 3, randomisé, en double aveugle, 360 patients atteints d'amylose cardiaque ATTR, ont été randomisés pour recevoir du patisiran à la dose de 0,3 mg/kg (n=181) ou un placebo (n=179) une fois toutes les 3 semaines pendant 12 mois. L’âge médian était de 76 ans dans les deux groupes ; 89% étaient des hommes dans le groupe patirisan et 90% dans le groupe placebo ; 144 (80% et 81% respectivement) avaient une amylose ATTR sauvage.

    Après 12 mois, l’efficacité était évaluée au moyen de tests fonctionnels. Le déclin en termes de distance parcourue lors du test de marche de 6 minutes, au diagnostic et après 12 mois de traitement, était moindre dans le groupe patisiran que dans le groupe placebo (différence médiane 14,69 m ; P = 0,02) ; le score du Questionnaire de cardiomyopathie de Kansas City (KCCQ-OS) était augmenté dans le groupe patisiran et diminué dans le groupe placebo (différence moyenne de 3,7 points ; p = 0,04).

    Il était également noté une moindre aggravation des paramètres biologiques dans le groupe patisiran : augmentation du taux médian de NT-proBNP de 131 vs 518 pg/ml ; troponine 3,8 vs 14,5 pg/ml. Il était également noté, mais de manière non significative, une altération moindre des paramètres échographiques.

    Un traitement bien toléré

    Les réactions liées aux perfusions, l'arthralgie et les spasmes musculaires étaient plus fréquents chez les patients du groupe patisiran que chez ceux du groupe placebo. Il n’était pas observé de bénéfices significatifs en termes de décès, d'événements

    Dans cet essai, l'administration de patisiran sur une période de 12 mois a permis de préserver la capacité fonctionnelle des patients atteints d'amylose cardiaque ATTR.

     

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