Diabétologie

Diabète de type 2 : un régime pauvre en glucides améliore la fonction pancréatique

Une étude alimentaire comparative montre que réduire l'apport en glucides chez les adultes atteints de diabète de type 2 peut restaurer la fonction des cellules β pancréatiques, permettant une meilleure gestion de la maladie et une possible réduction de la dépendance aux antidiabétiques.

  • cagkansayin/istock
  • 23 Oct 2024
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    Les personnes souffrant de diabète de type 2 ont une intolérance au glucose en raison d’une réponse compromise des cellules bêta à la glycémie. Une consommation excessive de glucides est suspectée d'aggraver cette dysfonction. La défaillance ou l'insuffisance des cellules bêta, qui s'ajoute à la résistance à l'insuline, est responsable du développement et de la progression du diabète de type 2.

    Dans ce contexte, une étude comparative publiée dans le Journal of Clinical Endocrinology & Metabolism a étudié l'impact d'un régime pauvre en glucides sur la fonction des cellules β chez des adultes atteints de diabète de type 2. Les résultats indiquent qu'une telle intervention diététique peut améliorer significativement la réponse insulinique, offrant une alternative potentielle à l’intensification du traitement médicamenteux.

    Intégrer un régime pauvre en glucides dans la prise en charge du diabète de type 2 pourrait restaurer la fonction des cellules β, offrant une alternative prometteuse aux traitements pharmacologiques traditionnels et améliorant potentiellement la qualité de vie des patients.

    Une étude comparative sur des régimes alimentaires contrôlés

    Au cours de l'étude, 57 adultes afro-américains et euro-américains atteints de diabète de type 2, non traités par insuline, ont été répartis en deux groupes. Le premier groupe a suivi un régime eucalorique restreint en glucides (environ 9% provenant des glucides et 65% des lipides), tandis que le second groupe a suivi un régime plus riche en glucides (environ 55% des glucides et 20% des lipides). Après 12 semaines, l'évaluation de la fonction des cellules β a été réalisée à l'aide d'un clamp hyperglycémique, permettant de mesurer précisément la sécrétion de C-peptide en réponse au glucose.

    Les participants du groupe régime pauvre en glucides ont montré une amélioration notable de la fonction des cellules β : la réponse insulinique aiguë a doublé par rapport au groupe témoin (p < 0,01), et la réponse maximale stimulée à l'arginine a augmenté de 22% (p < 0,05).

    Une variabilité ethnique possible

    Une interaction significative entre le régime alimentaire et l'origine ethnique a été notée, indiquant que les euro-américains ont bénéficié d'une amélioration plus prononcée (48% d'augmentation) de la réponse maximale avec le régime pauvre en glucides (p < 0,01). L'indice de disposition, évalué par un test de tolérance orale au glucose, a également augmenté de 32 % (p < 0,05) dans le groupe restreint en glucides.

    En termes de tolérance, les participants ont bien supporté le régime pauvre en glucides, sans rapporter d'effets secondaires majeurs, ce qui renforce la faisabilité de cette approche en pratique clinique.

    Un bon contrôle des paramètres alimentaires et glycémiques

    L'étude s'est appuyée sur une méthodologie solide pour garantir la fiabilité des résultats. En fournissant tous les repas aux participants, les chercheurs ont contrôlé étroitement l'apport alimentaire, éliminant ainsi les variations dues à la compliance individuelle. L'arrêt des médicaments antidiabétiques avant le début de l'étude a permis d'évaluer la fonction intrinsèque des cellules β sans l'influence des traitements pharmacologiques.

    Bien que la taille de l'échantillon et la durée relativement courte de l'étude constituent des limites, ces résultats prometteurs suggèrent que l'adoption d'un régime pauvre en glucides pourrait devenir une stratégie thérapeutique efficace pour améliorer la fonction pancréatique et potentiellement inverser la progression du diabète de type 2.

    Des études à plus long terme et incluant une plus grande diversité de participants sont nécessaires pour confirmer ces effets et déterminer l'impact sur la rémission de la maladie.

     

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