Diabétologie

DT2 : intérêt des SGLT2i après 70 ans

Dans cette étude de cohorte rétrospective de grand volume, l’efficacité et la sécurité d’utilisation des inhibiteurs de SGLT2 chez les patients âgés avec diabète de type 2 sont évaluées. Les auteurs montrent que passé 70 ans, les SGLT2i ne font pas mieux que les DPP4i pour baisser la glycémie, et que les acido-cétoses sont plus fréquentes qu’avant 70 ans (mais restent rares).

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  • 21 Jun 2024
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    Depuis leur arrivée sur le marché il y a quelques années, les inhibiteurs de SGLT2 ont pris une place importante dans la prise en charge des patients avec diabète de type 2. Ce succès est notamment lié aux bénéfices cardio-rénaux de ces traitements, retrouvés en plus de leur effet hypoglycémiant, dans les essais cliniques randomisées.

    Cependant, les personnes âgées sont sous-représentées dans ces essais cliniques randomisés, ce qui invite à la prudence lors de l'extrapolation des résultats de ces essais pour ce groupe.

    Des données de vraie vie plutôt qu’une étude randomisée

    Cette étude de cohorte rétrospective visait donc à examiner les risques et les bénéfices relatifs des SGLT2i par rapport aux inhibiteurs de la dipeptidyl peptidase-4 (DPP4i) chez les personnes âgées ou non, avec un diabète de type 2, en utilisant des données de soins primaires et secondaires issues de la base CPRD Aurum, couvrant environ 13 % de la population anglaise.

    L'étude a inclus 186 835 épisodes de traitement avec des inhibiteurs de SGLT2 ou DPP4. Ces épisodes se répartissent en deux groupes d'âge : moins de 70 ans (66 810 SGLT2i, 76 172 DPP4i) et 70 ans et plus (10 419 SGLT2i, 33 434 DPP4i).

    Une efficacité métabolique moindre après 70 ans

    En termes d'efficacité hypoglycémiante, les SGLT2i montrent une meilleure réduction de l'HbA1c chez les moins de 70 ans par rapport aux DPP4i, mais une efficacité similaire chez les plus de 70 ans. Cette perte d’efficacité est probablement liée à la moins bonne fonction rénale des sujets âgés.

    La perte de poids est plus significative avec les SGLT2i dans les deux groupes d'âge.

    Un risque infectieux comparable, mais plus d’acido-cétose

    Les infections génitales sont l'effet indésirable le plus courant, avec une incidence plus élevée chez les adultes de 70 ans et plus prenant des SGLT2i. Le risque relatif de ces infections est similaire pour les moins de 70 ans et les plus de 70 ans. Les cas d’acidocétose diabétique sont rares, mais plus fréquents chez les plus de 70 ans sous SGLT2i. Aucun risque accru n'est observé pour les effets osmotiques (comme le contrôle de la miction ou la déshydratation) ni pour les chutes et les amputations des membres inférieurs avec les SGLT2i, comparé aux DPP4i. Les analyses de sensibilité confirment les résultats principaux de l'étude.

    Les SGLT2i sont efficaces chez les adultes âgés et n'augmentent pas le risque de déshydratation, de chutes ou de problèmes urinaires chez les adultes âgés atteints de diabète de type 2. Cependant, le risque d'infections génitales est accru et le DKA est un effet indésirable rare mais préoccupant, ce qui signifie que le risque de DKA doit être soigneusement évalué avant l'initiation des SGLT2i. Cette étude fournit un cadre d'analyse causale précieux pour l'étude des personnes âgées, généralement non incluses dans les essais contrôlés randomisés.

     

     

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