Chez les hommes de + de 65 ans
La testostérone augmente le risque de crise cardiaque
Selon une étude américaine, la testostérone augmenterait le risque de crise cardiaque, chez les hommes de 65 ans, mais aussi les jeunes hommes avec des antécédents de maladie cardiaque.
La testostérone met le coeur de certains hommes en danger. Ce produit est pourtant largement prescrit dans la population masculine aux Etats-Unis (3 % des hommes). Tout d'abord chez ceux qui présentent un déficit de cette hormone et qui ont droit à une prescription médicale de testostérone. Mais, aussi chez ceux qui cherchent à augmenter leur masse musculaire, ou à doper leurs capacités sexuelles ou sportives. Ce stéroïde anabolisant naturel est pourtant loin d'être anodin pour la santé des hommes, comme le révèle une nouvelle étude américaine sur le sujet dévoilée il y a quelques jours.
Les +de 65 ans doublent leur risque cardiaque sous testostérone
Cette recherche publiée mercredi dans la revue PLoS ONE, et financée par les Instituts américains de la santé (NIH), a suivi 56 000 hommes divisés en deux groupes. Le premier était composé d'hommes de plus de 65 ans, utilisateurs de testostérone, mais sans antécédent cardiaque. Le deuxième groupe était pour sa part composé d'hommes plus jeunes (moins de 65 ans), mais avec des antécédents de maladies cardiaques connus. Les chercheurs, qui ont prescrit de la testostérone à ces hommes entre 2008 et 2010, ont comparé les taux de crises cardiaques dans cette population entre deux périodes. Avant de recevoir leur ordonnance de testostérone, et dans les trois mois qui suivaient la prescription.
Les résultats sont surprenants : les hommes de 65 ans et plus, sous testostérone, ont eu deux fois plus de crises cardiaques dans les mois suivant le début du traitement, comparé à la période où ils n'en prenaient pas. Les résultats ont été identiques chez les hommes de moins de 65 ans avec un diagnostic antérieur de maladie cardiaque.
Enfin, en incluant des données parallèles, l'équipe n'a pas réussi à trouver la preuve d'un risque cardiaque accru chez ces hommes plus jeunes, mais sans antécédents de problèmes cardiaques.
Un risque dû à une activité sexuelle plus intense ?
Face à ce constat peu rassurant, les chercheurs américains ont voulu répondre à l'autre question que tout le monde se pose. Est-ce la testostérone qui augmente directement le risque cardiaque ? Ou, est-ce le nouveau comportement de l'homme, sous testostérone, qui accroît ce risque ? L'hormone en question est en effet bien connue pour stimuler la libido chez les hommes âgés. Après prescription, ces derniers débutent parfois une nouvelle vie sexuelle, parfois intense.
Pour apporter un début de réponse à cette interrogation, l'étude californienne (Université de l'UCLA) a comparé ce groupe d'hommes étudiés précédemment (sous testostérone), à autre un groupe, de 170 000 hommes âgés et d'âge moyen, qui s'étaient vu prescrire du Viagri et autre Cialis, des médicaments indiqués dans les troubles de l'érection. Résultat, ces hommes du second groupe n'ont pas connu plus de crises cardiaques après le début du traitement pour leurs troubles de l'érection.
Les dangers de la testostérone se confirment
En novembre 2013, une étude publiée dans le Journal de l'American Medical Association avait constaté que la substitution androgénique par testostérone augmentait de 29 % le risque de décès, d'infarctus du myocarde et d'AVC ischémique. Les 8 709 participants à l’étude avaient toutefois des taux faibles de testostérone et un niveau élevé de comorbidité ; 20 % avec des antécédents d’infarctus du myocarde, 50 % étaient diabétiques, et plus de 80 % présentaient une pathologie coronarienne. Sur cette population âgée de 60 à 64 ans, 1 223 avaient reçu un traitement par testostérone.
D'après ces scientifiques, la testostérone augmente la production de globules rouges. Ils peuvent alors s'agglutiner ou coaguler, et rendre ainsi le sang plus épais. « Cela peut être particulièrement dangereux chez les hommes qui ont un rétrécissement des artères en raison du vieillissement et de la maladie », concluaient ces chercheurs.