Mesures du ministère de l'écologie
Pesticides : l'appel des 1200 médecins entendu
Après l'appel de 1 200 médecins alertant sur les dangers des pesticides, le ministre de l'Ecologie Philippe Martin a annoncé des mesures pour promouvoir des alternatives écologiques.
L'usage massif de pesticides connaîtrait-il ses dernières heures ? Le ministre de l'Ecologie Philippe Martin a répondu ce 30 janvier à l'appel de 1 200 médecins contre les dangers sanitaires de ces produits phytosanitaires en détaillant dans un discours les mesures prises par le gouvernement pour limiter leur utilisation. Il a rappelé l'extension de la hausse de la redevance maximale à 40 produits de ce type. Cette mesure, en plus d'être dissuasive, complète la promotion des solutions écologiques à la protection des cultures. Le recours aux pesticides sera mieux encadré, et limité à certaines zones. Les épandages aériens sont actuellement possibles sur dérogation. Le ministre de l'Ecologie a affirmé sa volonté de les voir s'effacer au profit de « solutions alternatives » dans le cadre du plan Ecophyto.
Des mesures qui devraient satisfaire les 1200 médecins qui ont lancé un appel pour alerter l'attention sur les dangers des pesticices. « Nous ne cherchons pas à montrer du doigt une profession, mais chacun doit prendre ses responsabilités. A nous d’assumer les nôtres en alertant sur les dangers de ces produits, particulièrement pour certaines catégories de la population, ceux qui y sont le plus exposés, ainsi que les femmes enceintes et les enfants », a expliqué au Parisien le Dr Pierre-Michel Perinaud, médecin généraliste à Limoges.
Risques de Parkinson, de cancer de la prostate...
Les risques de cette exposition sont égrenés dans l'appel : maladie de Parkinson, cancers de la prostate, du sang, malformations congénitales… Mais aussi infertilité, obésité, puberté précoce. Malgré ces risques avérés, les mesures de protection ne sont manifestement pas à la hauteur, semblent dénoncer ces 1200 médecins anonymes de France métropolitaine et des Antilles. Ils réclament donc plus de fermeté, et notamment que les dérogations à l’interdiction européenne des épandages aériens, notamment aux Antilles, soient moins fréquentes. Dans certains cas, elles atteindraient « 12 mois sur 12 ».
Autre proposition de ces médecins relevée dans le quotidien : interdire les pesticides hors usage agricole. La mesure a déjà été prise, mais elle ne sera effective qu’en 2020 ! Or, on le sait, avec les pesticides, le danger persiste bien au-delà de l’interdiction puisque ces produits continuent à empoisonner les sols pendant de longues années. Le chlordécone, un pesticide largement utilisé aux Antilles, y a été interdit en 1993. Une étude de l’Inserm a montré en décembre dernier qu’il était à l’origine de naissances prématurées. Et selon Jean-Yves Le Déaut, député PS, docteur en biochimie et auteur de nombreux rapports sur ce sujet, le chlordécone persisterait jusqu’à 7 siècles dans l’environnement.