Neurologie

Démence : plus de risque chez les personnes âgées mariées ?

Les seniors célibataires sont moins susceptibles de souffrir d’un déclin cognitif que leurs pairs unis avec une personne par les liens du mariage.

  • Ridofranz/iStock
  • 08 Avr 2025
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    Vous êtes mariés ? Vos fonctions cognitives risquent sans doute d’être altérées lorsque vous serez à un âge avancé. C’est la conclusion d’une étude, publiée dans la revue Alzheimer's & Dementia, qui remet en cause la théorie selon laquelle le mariage favorise une meilleure santé et une espérance de vie plus longue. En effet, de précédents travaux ont montré que le mariage protégeait contre la démence en signalant un risque accru de démence chez les célibataires, tandis que d'autres n'ont révélé aucune association ou des tendances contradictoires concernant le divorce et le veuvage.

    Alzheimer, démence à corps de Lewy : les seniors divorcés ou célibataires sont moins touchés

    Étant donné l’augmentation du nombre de personnes âgées divorcées, veuves ou célibataires, des chercheurs de l'Université d'État de Floride (États-Unis) ont voulu examiner le lien entre l’état matrimonial et le risque de démence chez les personnes âgées. Pour les besoins des recherches, l’équipe a recruté 24.107 adultes, âgés en moyenne de 71 ans, qui n’étaient pas atteints de démence au départ. Les participants ont été classés en fonction de leur état matrimonial : marié, veuf, divorcé ou célibataire. Durant un suivi de 18 ans, des évaluations cliniques annuelles ont été réalisées par des professionnels de santé qualifiés, selon des protocoles, afin d'évaluer les fonctions cognitives et de poser des diagnostics de démence ou de troubles cognitifs légers.

    Par rapport aux volontaires mariés, les personnes divorcées ou célibataires présentaient un risque systématiquement plus faible de développer une démence, notamment de maladie d'Alzheimer et de démence à corps de Lewy, au cours de la période d'étude. En revanche, aucun lien cohérent n'a été observé pour la démence vasculaire ou la dégénérescence lobaire frontotemporale. Ces associations sont restées significatives pour les groupes de personnes divorcées et célibataires après la prise en compte des facteurs sanitaires, comportementaux, génétiques et d'orientation sexuelle.

    Les profils de risque semblaient légèrement plus marqués chez les hommes

    Selon les données, des diagnostics de démence ont été posés chez 20,1 % de l'échantillon global. Parmi les personnes mariées, 21,9 % ont développé une démence sur une période de 18 ans. L'incidence était identique chez les participants veufs (21,9 %), mais nettement plus faible chez les volontaires divorcés (12,8 %) et célibataires (12,4 %). Les associations étaient légèrement plus fortes chez les hommes, les adultes plus jeunes et les patients adressés par des professionnels de santé.

    Comme dans les précédents travaux sur le sujet, les auteurs n'ont pas évoqué le lien entre le statut matrimonial et les causes spécifiques de démence, ni l'influence de facteurs tels que le sexe, la dépression ou les prédispositions génétiques sur ces associations. D’autres études doivent ainsi être menées.

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    JDF

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