Automne

Cueillette des champignons : les symptômes pouvant faire craindre une intoxication

La cueillette de champignons sauvages est à l'origine d’un millier d’intoxications par an en France : il est ainsi essentiel de connaître les symptômes qui doivent alerter.

  • Par Sophie Raffin
  • Zbynek Pospisil/istock
  • 03 Oct 2024
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    L’arrivée de l’automne n’annonce pas uniquement la baisse de la température et de la luminosité, elle marque aussi le début de la saison de la cueillette des champignons. Si cette activité a l’avantage de faire profiter du grand air, elle n’est pas sans risque. Plus de 400 intoxications liées à des champignons sauvages ont déjà été recensées depuis cet été par les centres antipoison. En 2023, plus de 1.400 cas avaient été rapportés entre le 1er juillet et le 31 décembre.

    Chaque année en octobre, on observe un pic des intoxications, prévient l’ANSES dans sa mise en garde annuelle. Mais quels sont les signes qui peuvent faire craindre qu’un champignon dangereux s’est retrouvé dans votre panier puis dans votre assiette ?

    Intoxication par champignon : les signes gastro-intestinaux à repérer

    Les intoxications qui surviennent après la cueillette de champignons sauvages, ont différentes origines possibles : la confusion entre des espèces toxiques et cosmétiques, la consommation de champignons sains, mais en mauvais état, une cuisson insuffisante, une mauvaise conservation des produits ramassés…. L’ANSES indique que les symptômes observés lors des cas enregistrées en 2023 étaient essentiellement digestifs :

    • des douleurs abdominales ;
    • des nausées ;
    • des vomissements ;
    • des diarrhées (parfois sanglantes).

    Le Manuel MSD précise de son côté que généralement "les champignons causant des symptômes tôt après l’ingestion (dans un délai de 2 heures) sont moins dangereux que ceux dont les symptômes n’apparaissent que plus tard (généralement plus de 6 heures après)".

    Concernant les signes gastro-intestinaux tardifs, les responsables sont souvent l’amanite phalloïde et les champignons apparentés (appartenant aux genres Amanita, Gyromitra et Cortinarius). "Les amanites phalloïdes causent 95 % des intoxications mortelles par des champignons. Les vomissements et la diarrhée apparaissent dans les 6 à 12 heures. Il arrive que le niveau de glycémie tombe dangereusement bas. Les symptômes s’estompent en quelques jours, mais ensuite, les personnes développent une insuffisance hépatique et parfois une insuffisance rénale", précise le Manuel MSD. "Parfois, les symptômes disparaissent d’eux-mêmes, mais environ la moitié des personnes qui souffrent de ce type d’intoxication meurent dans les 5 à 8 jours", ajoutent les auteurs.

    En effet, les intoxications par des champignons peuvent avoir des conséquences graves sur la santé qui conduisent à une hospitalisation voire au décès : troubles digestifs sévères, complications rénales, atteintes du foie nécessitant une greffe....

    Champignons vénéneux : des symptômes qui varient en fonction de l’espèce

    Par ailleurs, si tous les champignons vénéneux causent des vomissements et des douleurs abdominales, les autres signes peuvent varier en fonction de leur espèce. Par exemple, ceux contenant la substance hallucinogène psilocybine sont susceptibles d’affecter le cerveau. "Les symptômes apparaissent dans les 20 à 90 minutes suivant l’ingestion et comprennent l’euphorie, une imagination fertile et des hallucinations", précise le Manuel MSD. Un pouls accéléré et une hypertension artérielle sont d’autres éléments à repérer.

    Les champignons de la famille des Inocybes et certaines espèces de Clitocybe sont aussi responsables d'intoxications, car ils abritent une substance toxique appelée la muscarine. Cette dernière perturbe l’action des neurotransmetteurs. Les symptômes surviennent dans les 30 minutes après la consommation et peuvent inclure :

    • une augmentation du larmoiement et de la salivation ;
    • des sueurs ;
    • des vomissements, crampes d’estomac, diarrhée ;
    • des vertiges ;
    • des contractions musculaires ;
    • un rétrécissement des pupilles.

    Dans les cas les plus graves, les patients peuvent aussi présenter une confusion, avoir des convulsions ou encore tomber dans le coma.

    "Certaines autres espèces de champignon (comme Clitocybe, Hapalopilus rutilans et Pleurocybella porrigens) provoquent des troubles cérébraux et nerveux, notamment un engourdissement, voire une sensation de brûlure au niveau des mains, des doigts, des pieds et/ou des orteils, des vertiges, des troubles de la vision, une altération de la conscience, des convulsions, une insuffisance respiratoire et le décès", note le Manuel MSD.

    Intoxication par des champignons sauvages : quand consulter ?

    La majorité des intoxications sont de “faible gravité”, mais l’état de la personne intoxiquée peut s’aggraver rapidement. Il est donc nécessaire d’agir vite, si un ou plusieurs des symptômes apparaissent après l’ingestion de champignons ramassés dans la nature. Il est recommandé d’appeler immédiatement un Centre antipoison en mentionnant cette consommation.

    Face à une détresse vitale comme une perte de connaissance ou encore détresse respiratoire, il faut contacter le 15 ou le 112 sans attendre.

    "En cas de symptômes, il est utile de noter les heures du ou des derniers repas, l’heure de survenue des premiers signes et de conserver les restes de la cueillette pour identification", précise l’ANSES.

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