Démographie médicale
Paris manquera de 800 médecins dans les 5 ans
D’après une étude réalisée pour l’Agence régionale de santé, 831 médecins doivent être remplacés d’ici 5 ans. Le 17ème et le 9ème arrondissement sont particulièrement concernés.
Et si Paris intra-muros était en train de devenir un désert médical ? C’est en tout cas ce que suggère une étude universitaire (Démomed) inédite, réalisée par 21 internes en médecine sur l'avenir de l'offre de soins de 1er recours à Paris. Les résultats présentés ce matin en présence de Claude Evin, directeur général de l'Agence Régionale de Santé (ARS) Ile-de-France et publiés dans Le Parisien montrent que le nombre de généralistes, notamment, chute régulièrement pour atteindre 10,2 médecins en moyenne pour 10.000 habitants. Un nombre certes supérieur à la moyenne nationale (9,7), mais qui confirme que, si rien n’est fait pour pousser de nouveaux médecins à s’installer dans la capitale, l’accès aux soins des parisiens va sérieusement se dégrader dans les prochaines années.
Plus de la moitié des généralistes du 17ème vont cesser d’exercer
Les résultats de l’étude mettent en avant le manque quasi-chronique de pédiatres et de gynécologues du fait de nombreux départs en retraite programmés. Mais c'est surtout du côté des généralistes et pour les mêmes raisons que l’inquiétude grandit. En effet, d’ici 5 ans, 51% des généralistes du 17ème arrondissement prévoient de cesser d’exercer, 46% dans le 9ème, 42% dans les 14ème et le 4ème et enfin 35% dans le 19ème.
« En ce qui concerne l’évolution prévisible de l’offre de 1er recours : d’ici 2 à 5 ans, 831 médecins devront être remplacés pour compenser la cessation d’activité prévisionnelle (166 installations nécessaires par an) », précise le communiqué de l’ARS Ile de France. D’autant que lorsque les auteurs de l'étude ont demandé aux médecins sondés s’ils comptaient confier leur patientèle à un successeur, leurs réponses n’ont pas été très encourageantes. 68% d’entre eux n’envisagent tout simplement pas de trouver un successeur. Par ailleurs pour les médecins qui envisagent cette succession, 79% d’entre n’ont pas encore trouvé personne et 12% répondent oui peut être.
Construire un nouveau 1er recours aux soins à Paris
« Le 1er recours est le premier maillon du parcours de santé. Pour le préserver il est essentiel de repenser notre organisation, de construire un nouveau 1er recours à Paris », confie Claude Evin. Et pour montrer que l'ARS a déjà pris en compte cette problématique, l'Agence explique sur son site explique avoir développé, depuis sa création, des outils et des projets pour favoriser l’installation des professionnels de santé dans les zones déficitaires en termes de démographie médicale.
En partie issu des engagements du pacte « territoire santé », le dispositif comprend notamment le contrat de praticien territorial de médecine générale. Huit ont été signés dont trois à Paris. Autre exemple, l’ARS ajoute qu’en trois ans, 100 contrats d’engagement de service public ont été signés. Il s’agit d’une aide au financement des études de médecine en échange de quoi les étudiants ou internes en médecine s’engagent à s’installer dans ces zones sous-dotés.