Bien vieillir
Avoir un gros ventre augmente les risques de déclin physique
Avoir un tour de taille ou un IMC trop important à la quarantaine augmente les risques de souffrir de déclin physique et de fragilité en vieillissant.
Faire attention à son poids n’est pas qu’une question esthétique. Le surpoids et l’obésité augmentent les risques de nombreux troubles comme le cancer et le diabète. Une étude norvégienne permet d’ajouter une nouvelle complication à la liste : une fragilité physique accrue en vieillissant.
Fragilité physique : attention au tour de taille et à l’IMC après 45 ans
Pour leurs travaux, les chercheurs ont utilisé les données de l'étude de Tromsø, un projet scientifique reposant sur 7 enquêtes réalisées entre 1974 et 2015-16 auprès de 45.000 habitants de la ville norvégienne de Tromsø. Ils ont pour leur part utilisé les questionnaires des vagues 4 (1994-5) à 7 (2015-16).
Leur analyse inclut ainsi 4.509 personnes âgées de 45 ans ou plus. L'âge moyen au départ était de 51 ans, avec une période de suivi moyenne de 21 ans. Les participants étaient classés selon leur indice de masse corporelle (IMC) et leur fragilité physique.
L’équipe a découvert que les personnes obèses (IMC>30) au début de l'étude étaient 2,5 fois plus susceptibles de souffrir de fragilité physique que celles ayant un IMC normal (18,5 à 24,9), selon l'étude publiée dans la revue BMJ Open.
De plus, les hommes et les femmes ayant un tour de taille élevé (supérieur à 95 cm et 81 cm respectivement) après 45 ans, étaient deux fois plus susceptibles de présenter un déclin physique en vieillissant.
L’inflammation des cellules graisseuses en cause ?
Si les scientifiques de l’université d’Oslo à Tromsø n’ont pas identifié la cause à l’origine du lien entre la fragilité physique à un âge avancé et un IMC ou un tour de taille important à la quarantaine. Ils ont avancé plusieurs hypothèses. Ils pensent entre autres que l'obésité favorise une augmentation de l'inflammation des cellules graisseuses, ce qui peut endommager les fibres musculaires "entraînant une réduction de la force et de la fonction musculaires". Les auteurs ajoutent dans leur article : "Dans le contexte où la population vieillit rapidement et où l'épidémie d'obésité augmente, des preuves de plus en plus nombreuses font apparaître le sous-groupe des personnes âgées "grasses et fragiles", cela s'oppose à l’image de la fragilité vu uniquement comme un trouble de vieillissement." Ils ajoutent que leurs travaux soulignent "l'importance d'évaluer et de maintenir régulièrement un IMC et [un tour de taille] optimaux tout au long de l'âge adulte pour réduire le risque de fragilité à un âge avancé".