Hygiène intime
Odeurs vaginales : que faire ?
Les odeurs vaginales ne doivent pas être prises à la légère. Quelles en sont les causes, et comment faire pour s’en débarrasser ? Quand faut-il s'inquiéter ? Explications.
Pour les femmes qui en souffrent, les odeurs intimes trop fortes ou inhabituelles sont souvent une calamité. La honte engendrée les empêche parfois de consulter. Cependant, ces odeurs intimes causées par les sécrétions vaginales ne sont en aucun cas le signe d'un manque d'hygiène corporelle, et elles peuvent concerner toutes les femmes, à n’importe quel âge.
A quoi sont dues ces odeurs vaginales ?
Les fortes odeurs intimes proviennent des sécrétions vaginales. Ces dernières ont une odeur naturelle, qui correspond à une flore vaginale équilibrée. Chaque vagin a une odeur unique, mais celle d'un vagin sain est souvent décrite comme "musquée".
Parfois, cette odeur change, notamment au cours du cycle menstruel : les sécrétions peuvent prendre une odeur acide ou "métallique" pendant quelques jours. Les rapports sexuels peuvent également modifier temporairement l'odeur. Enfin, les vagins d'une femme ménopausée ou d'une femme de 30 ans n’ont pas le même parfum.
Parfois, les odeurs fortes peuvent aussi être un signe de maladie.
Quand consulter ?
Si ces odeurs fortes s'accompagnent de démangeaisons, d'irritations et d'écoulements anormaux, c'est certainement le signe d'un déséquilibre de la flore vaginale, causé par la prolifération de certaines bactéries. N'hésitez donc pas à consulter votre médecin ou votre gynécologue.
Il pourrait en effet s'agir d'une infection bactérienne, ou vaginose bactérienne. Elle se caractérise par un déséquilibre de la flore microbienne du vagin, dû à la bactérie Gardnerella vaginalis. On l'identifie à son odeur dite de "poisson pourri". Attention, la vaginose bactérienne même bénigne peut provoquer une infection fœtale, très dangereuse pour les femmes enceintes.
Une autre infection provoquant une forte odeur vaginale est appelée trichomonase. Il s'agit d'une infection sexuellement transmissible (IST) parasitaire (et donc non virale) qui se manifeste par des pertes vaginales épaisses jaunâtres ou verdâtres et des odeurs déplaisantes. Très fréquente, cette infection est facile à traiter. D’où l’intérêt d’une consultation pour bénéficier d’un traitement approprié.
D’autre part, une hygiène insuffisante, le stress, un traitement antibiotique peuvent également être à l’origine de mauvaises odeurs, comme un cancer du col de l'utérus ou du vagin, ou une fistule recto-vaginale.
Comment prévenir les odeurs déplaisantes ?
Les parfums sont évidemment déconseillés pour masquer ces odeurs, mais celles-ci peuvent être évitées, principalement en portant une attention particulière à votre hygiène intime.
Les déodorants, ou les lingettes intimes, les serviettes hygiéniques et le papier toilette parfumés, ne sont pas recommandés, pas plus que les douches vaginales, car cela perturbe la flore vaginale et peut entraîner une infection. "Tous ces gestes et produits chimiques risquent de fragiliser les muqueuses et de bloquer des sécrétions naturelles, expliquait à Marie Claire Jean-Marc Bohbot, médecin infectiologue. La vulve, dans la mesure où c’est un pli, doit nécessairement rester humide. Il y a une lubrification et une hydratation naturelle qui permet d’éviter bon nombre de désagréments. Les parfums sont allergisants et sur une peau fragile comme celle de la vulve, ils peuvent provoquer de graves irritations."
Pour respecter sa flore et éviter les infections, il vaut mieux pratiquer une toilette externe, pas plus de deux fois par jour, avec des produits lavants doux, et de préférence, destinés à l'hygiène intime.