Pollution de l'air

Avions : l'Anses identifie de "multiples sources de polluants" à l'intérieur

L'agence reconnaît l'existence de plusieurs sources de polluants dans les avions qui pourraient expliquer les symptômes associés à une contamination de l'air dont se plaignent les personnels de vol.

  • Par Stanislas Deve
  • Svitlana Hulko / istock
  • 31 Oct 2023
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    Cela fait des années que des personnels de vol se plaignent de symptômes associés à une potentielle pollution de l’air des cabines et des cockpits d’avions : vision floue, maux de tête, vertiges, toux... En 2018, après une plainte contre X déposée par deux anciens pilotes de ligne, une expertise judiciaire avait même confirmé un "potentiel risque de contamination de l'air".

    C'est maintenant l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) qui, dans un avis du 25 octobre que Le Parisien a pu consulter, admet l'existence de ces symptômes neurologiques et respiratoires, "regroupés sous le "syndrome aérotoxique".

    "De multiples sources de polluants" identifiées dans les avions

    Le quotidien rapporte que, "dans les cabines d’avions, de multiples sources de polluants sont identifiées, qui peuvent être liées aux matériaux utilisés, au fonctionnement de l’avion et notamment au système de ventilation, aux opérations réalisées au sol et en vol [...] Dans la grande majorité des avions, l’air alimentant la cabine est en partie prélevé au niveau des moteurs. Les composés issus d’huile de moteur ou de sa dégradation thermique sont couramment soupçonnés de polluer l’air des cabines."

    L'Anses dit manquer de données pour déterminer l'origine exacte des polluants détectés dans l’air des cabines ou quantifier leurs niveaux de concentration, mais les hôtesses, steward et pilotes sont bel et bien exposés à un cocktail de polluants : produits de nettoyage et de dégivrage, pollution de l’air des aéroports qui s’immisce dans l’avion quand on ouvre les portes...

    "On peut retrouver à l’intérieur de la cabine des particules fines, des substances organophosphorées et des retardateurs de flammes", détaille le directeur scientifique santé-travail de l’Anses, Henri Bastos.

    Quant aux passagers qui seraient coutumiers des vols long-courrier, "ils peuvent effectivement être soumis aux mêmes contraintes que le personnel en vol", reconnaît le chercheur, invitant les personnes qui auraient les mêmes symptômes à consulter un spécialiste.

    La nécessité de recherches complémentaires sur le "syndrome aérotoxique"

    Le "syndrome aérotoxique" ne faisant pas encore l'objet d'un consensus médical, l'Anses appelle à de plus amples recherches pour déterminer les effets des conditions de travail des personnels navigants sur leur santé, que ce soit la qualité de l'air dans les cabines, les décalages horaires, ou encore l'impact des rayonnements. L'Anses a en effet "noté une augmentation de l’incidence des cancers de la peau et des leucémies chez le personnel de vol qui pourrait être lié au rayonnement cosmique et solaire". 

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