Lésions des valves cardiaques

Mort de Jacques Servier : le procès Mediator aura bien lieu

Le procès du Mediator est bousculé. Le principal accusé, Jacques Servier, fondateur du laboratoire qui l’a fabriqué, est mort ce 16 avril à 93 ans.

  • Par la rédaction
  • Jacques Servier, lors du procès à Nanterre en 2013 (A.GELEBART/20 MINUTES/SIPA)
  • 17 Avr 2014
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    Le Dr Jacques Servier, fondateur du laboratoire pharmaceutique du même nom, s’est éteint ce 16 avril à 93 ans. L’homme a connu une ascension fulgurante depuis 1954, date à laquelle il achète un petit laboratoire. Il en fait la deuxième entreprise pharmaceutique de France, derrière Sanofi, réalisant un chiffre d'affaires de 4,2 milliards d'euros en 2013. Mais le nom de Jacques Servier restera entaché par un scandale sanitaire sans précédent : celui du Mediator.

    « Le nom de Jacques Servier restera associé au scandale du Mediator », a commenté la ministre des Affaires sociales et de la Santé Marisol Touraine sur France Inter ce matin. « Il a créé un grand groupe industriel, mais ce qui restera de lui, c’est ce scandale sanitaire gigantesque », a-t-elle poursuivi tout en accordant « une pensée pour les victimes ». Irène Frachon, la pneumologue brestoise qui a mis au jour le scandale en 2009, n’est pas tendre non plus. « C’était un manipulateur, un escroc », a-t-elle déclaré à l’AFP.

    Le procès du Mediator bousculé mais maintenu

    Cet antidiabétique, utilisé à tort comme coupe-faim et retiré du marché fin 2009 s'est vendu à plus de 145 millions de boîtes dans le monde. En France, il pourrait avoir causé plus de 2 000 décès en provoquant des lésions graves aux valves cardiaques. Le Dr Servier et ses entreprises étaient depuis l'affaire Mediator au cœur de la tourmente : ils faisaient l’objet de deux mises en examen. La première concernait des faits de tromperie, d’escroquerie et de trafic d’influence, la seconde des faits d’homicide et blessures involontaires.

    Qu’advient-il du procès Mediator ? Début 2014, les deux dossiers ont été rassemblés pour former un « grand procès ». Prévu pour le 1e semestre de 2015, il aura bien lieu. « Si la personne a disparu, le nom de Jacques Servier et ses collaborateurs auront à répondre des crimes devant la justice », a martelé Irène Frachon. « La justice ne s’arrête pas. » Elle reconnaît toutefois que le calendrier pourrait être « un peu » bousculé, autrement dit repoussé. Cela n’empêchera pas l’entreprise et ses responsables d'avoir à répondre de leurs actes.

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