Estimation de l’Anses

La pollution intérieure coûte 19 milliards d’euros par an

Les polluants intérieurs représentent un poids considérable pour la société, selon l’Agence de sécurité sanitaire dont une bonne part concerne les conséquences sanitaires.

  • Par Audrey Vaugrente
  • Fumer chez soi pollue l'air intérieur (Dita Alangkara/AP/SIPA)
  • 11 Avr 2014
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    La région parisienne connaît un nouveau pic de pollution aux particules mais c’est celle de l’air intérieur qui inquiète l’Agence de sécurité sanitaire (Anses). Et son coût n’est pas négligeable pour la société, affirme-t-elle dans un rapport rendu public ce 9 avril.

    Des sources multiples

    La pollution intérieure doit être envisagée comme une « préoccupation de santé publique » aux yeux de l’Anses. Avec raison puisqu’un Français passe en moyenne 90% de son temps dans un environnement intérieur. Pourtant, on ignore une majorité des polluants présents. Plusieurs campagnes publiques ont sensibilisé la population au danger du monoxyde de carbone (manque d’aération), des particules (chauffage au bois) ou du tabagisme dans son domicile. Mais les polluants intérieurs sont nombreux et leur danger variable, alerte l’Anses. Leurs sources sont aussi multiples : certains proviennent du logement même, comme les moisissures, d’autres de l’ameublement, du chauffage ou encore des produits d’entretiens.

    Décès prématurés, maladies…

    Pour cette estimation, réalisée en partenariat avec l’Observatoire de la Qualité de l’Air intérieur (OQAI), l’Anses s’est concentré sur les polluants intérieurs les plus connus et les plus répandus : le benzène, le radon, le trichloréthylène, le monoxyde de carbone, les particules ou encore la fumée de tabac environnementale. Au total, la pollution de l’air intérieure représente un coût de 19 milliards d’euros par an pour la société.

    L’impact sanitaire d’une telle pollution est considérable : il représente, selon l’Anses, « une part prépondérante du coût global. » Car l’estimation tient compte des dépenses médicales qui découlent d’une pollution intérieure, mais aussi de celui des décès prématurés ou encore de la perte de production (maladie, absentéisme…).

    Il est pour le moment difficile de comparer ces estimations avec les autres « rares études », estime l’Anses. Mais des enquêtes approfondies sont déjà programmées. Elles devront estimer de manière plus précise le poids de la pollution intérieure pour la société, notamment sur le plan de la santé. Elles prendront également en compte d’autres polluants, comme le formaldéhyde ou les moisissures.

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