Prévention du cancer du col de l'utérus

Gardasil : six Sociétés savantes soutiennent la vaccination

Six sociétés savantes rappellent l'intérêt de la vaccination anti-HPV et précisent qu'elle  n'a pas entraîné d'augmentation des maladies auto-immunes chez les vaccinés.

  • Par Julien Prioux
  • POUZET/SIPA
  • 10 Avr 2014
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    C'est une véritable bataille d'experts qui se joue actuellement entre médecins autour des vaccins contre le papillomavirus. Six Sociétés savantes ont en effet lancé ce jeudi une contre-pétition pour soutenir cette vaccination destinée à prévenir certaines lésions précancéreuses du col de l'utérus. Avec cette initiative, ces médecins répondent à une autre pétition lancée en mars dernier par le Dr Philippe De Chazournes sur le site de l'association « Med'Ocean » pour réclamer une mission parlementaire sur l'opportunité de cette vaccination (1). Soutenu par plus de 600 médecins, ce dernier estimait que « les conséquences de la vaccination des jeunes filles sont inconnues et que l'efficacité du vaccin Gardasil reste à prouver. » 

    La crainte de compromettre la vaccination
    Mais cette fois-ci, ce sont des sociétés de médecins pour le moins « prestigieuses » qui prennent clairement position en faveur de cette vaccination dans le Quotidien du médecin. Parmi elles, l'Association française de pédiatrie ambulatoire (Afpa), le Collège national des gynécologues et obstétriciens de France (CNGOF), la Société française de pédiatrie (SFP), la Société française de colposcopie et de pathologie cervico-vaginale (SFCPCV) et la Société de pathologie infectieuse de langue française (Spilf). Mais aussi Infovac, un groupe d'experts indépendant en vaccinologie.
    Pour exprimer leur désapprobation du discrédit jeté récemment sur ces vaccins anti-HPV, recommandés par les autorités sanitaires françaises « chez toutes les jeunes filles entre 11 et 14 ans », ces signataires écrivent : « Une campagne de dénigrement de la vaccination HPV, sans fondement scientifique sérieux, vient de donner lieu à une communication sur tous les médias grand public. Ces informations délivrées sans véritable débat contradictoire peuvent compromettre la campagne de vaccination pourtant envisagée dans le nouveau Plan cancer. »

    Une excellente efficacité sur les lésions précancéreuses
    Par ailleurs, ces organisations réitèrent leur confiance dans l'efficacité du vaccin. Elle soulignent « l'efficacité démontrée de cette vaccination et l'absence d'effets secondaires majeurs significatifs sont en faveur d'une balance bénéfices/risques favorable à cette vaccination comme l'ont montré les recommandations des agences nationales et internationales en charge de la surveillance. »
    Et pour justifier cette prise de position, les signataires de l'appel à contre-pétition avancent eux aussi plusieurs arguments scientifiques. Ils rappellent ainsi les études internationales concernant les deux vaccins anti-HPV disponibles, validées par plusieurs groupes indépendants des firmes pharmaceutiques, qui ont largement confirmé leur excellente efficacité « sur la prévention de l'infection, sur l'infection persistante et maintenant sur les lésions précancéreuses liées à certains papillomavirus. Ces données laissent présager de la même efficacité sur les cancers du col de l'utérus toujours liés à cette infection. »

    Pas d'augmentation des maladies auto-immunes chez les vaccinés
    Enfin, ils indiquent que la surveillance nationale et internationale confirme l'excellente sécurité vaccinale de ces vaccins. Comme preuve, ils avancent l'absence d'augmentation des maladies auto-immunes et des maladies neuro-dégénératives dans les populations vaccinées, par rapport au nombre attendu de ces mêmes maladies en l'absence de vaccination.

    Pour toutes ces raisons, ils estiment qu'une saisine du Comité technique des vaccinations (CTV) et du Haut conseil de la santé publique (HCSP) doit être faite pour répondre à une campagne jugée calomnieuse mettant en cause leur fonctionnement même.
    « Nous appelons aussi à la mise en place d'une commission parlementaire, cette fois pour évaluer l'effet nocif sur la santé publique de messages non scientifiques, colportés par quelques médias, quelques politiques, voire une petite minorité de médecins », concluent ces médecins.

    (1) Au 5 avril 2014, plus de 1070 signatures dont plus de 630 médecins et 270 sages femmes ont signé en exposant leurs noms

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