Filles et Afro-américains plus épargnés

Daltonisme : les garçons à la peau blanche sont plus touchés

La couleur de peau compte lorsqu’on parle de daltonisme : les garçons blancs sont plus atteints que les Afro-américains. Un grand écart sépare aussi les filles et les garçons.

  • Par Audrey Vaugrente
  • Plusieurs planches du test Ishihara pour dépister le daltonisme
  • 04 Avr 2014
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    Le daltonisme, une anomalie inégalitaire. Selon une étude parue ce 3 avril dans la revue Ophtalmology, cette forme de dischromatopsie (trouble dans la vision des couleurs) ne touche pas toutes les ethnies dans la même proportion. C’est le résultat d’une étude de plus de 4 000 Américains âgés de 3 à 6 ans, issus d’un groupe multiethnique.

    Un fossé entre filles et garçons

    Un garçon caucasien (peau blanche) sur 20 est touché par le daltonisme, selon les résultats de l’étude. Les petits Afro-américains sont les moins touchés, avec un taux d’enfants daltoniens de 1,4%. Environ 3% des garçons asiatiques et hispaniques sont concernés.

    Etrangement, on dénombre bien moins de cas de daltonisme chez le sexe féminin. Parmi les petites filles qui ont effectué un test, 0 à 0,5% étaient concernées par ce trouble de la vision. Des données si basses que les chercheurs n’ont pas pu dresser de comparaison significative entre les différentes ethnies.

    Le daltonisme se caractérise par une incapacité à percevoir correctement les couleurs. Le plus souvent, ce trouble est d’origine génétique, et les cônes qui tapissent la rétine et sont responsables de la perception des couleurs, souffrent de déficience. Dans ces cas, l’œil daltonien différencie mal le rouge et le vert. Des tests visuels, comme le test Ishihara (en photo), permettent de dépister ce trouble.

    Un test dès 4 ans

    Le daltonisme doit être dépisté très tôt, martèlent les chercheurs, car il nuit à la scolarité d’un enfant. Certains exercices s’appuient sur un code de couleurs, que les enfants daltoniens ne peuvent pas comprendre. Ils ont donc de mauvais résultats, mais leur intelligence des tests n’est pas à mettre en cause. « Ce n’est pas que l’enfant n’est pas assez intelligent ou assez futé, c’est qu’il voit le monde d’une manière un peu différente », résume le Dr Rohit Varma, chercheur principal. Les outils d’apprentissage doivent donc être adaptés à cette déficience visuelle, en s’appuyant sur d’autres codes. Un effort d’adaptation nécessaire, car il évite de catégoriser un enfant trop rapidement à cause de ses mauvais résultats scolaires.

    « Il faut démarrer rapidement », estime le Dr Varma. « Déclarer qu’un enfant n’est pas assez intelligent est très stigmatisant pour lui, et cela entraîne une anxiété de taille pour ses parents et sa famille. » Les tests de la vue ne peuvent pas être réalisés trop tôt, mais il est possible d’en proposer dès 4 ans. Ils sont alors adaptés aux enfants. Au lieu de présenter des chiffres et des chemins, les tests sont illustrés avec des formes simples ou des jetons.

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