17e journée nationale de l’audition

A tous les âges, les Français négligent leur audition

Une personne sur deux n’aurait jamais fait de test auditif. A l’occasion de la journée nationale de l’audition, les ORL proposent de faire vérifier ses capacités auditives.

  • Par Afsané Sabouhi
  • E. M. Welch / Rex Featu/REX/SIPA
  • 13 Mar 2014
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    De quand date votre dernier test auditif ? Vous ne vous souvenez pas ? Vous n’êtes pas le seul dans cette situation. A l’occasion de la Journée nationale de l’audition qui se déroule aujourd’hui, les spécialistes proposent donc aux Français de faire tester leurs capacités auditives dans les services d’ORL des CHU, dans les cabinets participants ou dans certaines banques et caisses de retraite, équipées pour l’occasion de bornes de tests auditifs par Siemens Audiologie.

    28% des enfants n'ont jamais eu de test auditif

    La perte d’audition est associée au grand âge alors qu’elle peut survenir dès l’enfance. Et ce d’autant plus que l’habitude d’écouter de la musique avec des écouteurs à un volume élevé est prise de plus en plus jeune. Selon un sondage Ipsos réalisé en février 2013 pour Audika, 28% des parents interrogés déclaraient que leur enfant n’avait jamais fait l’objet d’un diagnostic auditif entre l’âge de 0 et 11 ans. Pourtant 10% des enfants testés souffrent d’une baisse d’audition, notamment ceux sujets aux otites séreuses pendant la petite enfance.

    Les jeunes et les adultes sont également très concernés et leurs pertes auditives, de plus en plus précoces, s’accompagnent souvent d’acouphènes ou d'hyperacousie, deux troubles auquels est consacrée la sensibilisation de la journée nationale cette année. Selon les données de février 2014, les acouphènes, ces perceptions auditives parasites, bourdonnements ou sifflements, concernent 1 Français sur 4 au cours de sa vie, soit près de 16 millions de personnes. La première cause d’acouphène est le traumatisme auditif en milieu professionnel ou lors des loisirs, qu’il s’agisse de la chasse ou de l’écoute de musique amplifiée, via un baladeur, en concert ou en boîte de nuit. Moins d’un patient sur deux a consulté un médecin pour ses acouphènes alors que, comme l’expliquait récemment le Dr Martine Orhesser à pourquoidocteur, il existe des solutions pour aider les personnes acouphéniques à retrouver la tranquilité.

    L'autre conséquence des traumatismes auditifs professionnels ou de loisirs peut être l'hyperacousie. La personne devient, de façon temporaire ou durable, intolérante au bruit. Alors que la douleur apparait normalement à partir de 130 décibels, certains hyperacousiques souffrent dès que les sons dépassent 60 décibels, c'est à dire le niveau sonore d'une conversation normale à voix haute.

    Pas de contrôles réguliers chez les seniors

    Chez les seniors, chez qui la déficience auditive est un phénomène normal du vieillissement (on parle de presbyacousie), les tests d’audition ne sont pas beaucoup plus fréquents. Une étude réalisée l’an dernier à l’occasion de la journée nationale montrait que moins d’un tiers des Français de plus de 50 ans avaient fait contrôler leur audition au cours de 5 années précédentes. Et lorsqu’une perte d’audition est détectée, franchir le pas vers l’appareillage auditif reste difficile. Les freins sont à la fois psychologiques, esthétiques mais aussi financiers, compte tenu du reste à charge important pour le patient.

    Les spécialistes comptent donc sur la journée d’aujourd’hui pour sensibiliser les Français à la préservation de leur capital auditif et à l’importance des contrôles réguliers, à tous les âges.

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