Selon l’Organisation Mondiale de la Santé

Le surpoids risque de devenir la norme en Europe

L’OMS dresse un rapport alarmant sur le surpoids et l’obésité en Europe. La surcharge pondérale risque de rapidement devenir la norme si rien ne change.

  • Par Audrey Vaugrente
  • Un Français sur deux est en surpoids (DESRUS BENEDICTE/SIPA )
  • 25 Fév 2014
  • A A

    Le surpoids est-il la « nouvelle norme » du XXIe siècle ? C’est le risque, selon les auteurs du dernier rapport de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), rendu public le 24 février. Ce rapport sur la nutrition, l’activité physique et l’obésité en Europe dresse un portrait sombre de la santé du continent.

    « Un cocktail mortel »

    La nouvelle génération est la première victime de cette « normalisation » de la surcharge pondérale. Plus d’un quart des enfants de 13 ans et un tiers des enfants de 11 ans sont en surpoids, selon le rapport. La situation française n’est pas aussi préoccupante et s’est stabilisée depuis plusieurs années. Les derniers chiffres estiment à 15 % environ la proportion de mineurs concernés. Le bilan n’est pas plus brillant chez les adultes. En France, la moitié de la population adulte connaît un surpoids. Ils sont également nombreux à souffrir d’obésité.

    « Nous avons une autre perception de la normalité. Le surpoids est désormais plus fréquent qu’inhabituel », constate Zsuzsanna Jakab, directrice régionale de l’OMS pour l’Europe. « Nous ne devons pas laisser une autre génération grandir avec l’obésité comme nouvelle norme. La sédentarité, conjuguée à une culture qui favorise la consommation d’aliments peu chers, pratiques et riches en matières grasses, en sel et en sucre, constitue un cocktail mortel. »

    En Europe, la majorité des résidents ne pratiquent pas assez d’activité physique. Dans 26 pays sur les 36 analysés, presque un tiers des plus de 15 ans sont concernés par cette affirmation. Le taux est extrêmement variable puisqu’il oscille de 16% des Grecs à 76% des Serbes.

    La lutte efficace de la France

    Des initiatives efficaces peuvent cependant être saluées, souligne le rapport de l’OMS. C’est notamment le cas de la France, au même niveau que certains pays scandinaves. Une lutte contre l’obésité qui est parvenue à stabiliser l’épidémie. La promotion d’un mode de vie plus sain est couronnée de succès : encouragement de la consommation de fruits et légumes, contrôle strict des publicités alimentaires mais aussi fiscalité sur les produits peu sains… Cet ensemble de mesures a permis de limiter l’impact d’une vie sédentaire.

    « Nous devons instaurer des environnements qui encouragent l’activité physique et où la consommation d’aliments sains est le choix par défaut et ce, quel que soit le groupe social », estime João Breda, chef du programme Nutrition, activité physique et obésité au Bureau régional. Parmi les mesures que recommande l’OMS, une meilleure information nutritionnelle sur les aliments, une réglementation de la publicité, mais surtout faire la part belle aux initiatives locales. Une méthode qui a fait ses preuves en France, à New-York et au Royaume-Uni.

    Pour laisser un commentaire, Connectez-vous par ici.
    
    -----