Au rayon frais

Des fruits et légumes chers favorisent l’obésité des enfants

Le prix des fruits et légumes frais influencerait le taux d’obésité selon une étude américaine.

  • Par Audrey Vaugrente
  • DESRUS BENEDICTE/SIPA
Mots-clés :
  • 21 Fév 2014
  • A A

    Un faible revenu favorise l’obésité, on le sait, car il favorise l’achat d’aliments bon marché mais souvent saturés en graisses et en sucres. Une étude de l’American University, parue ce 20 février dans Pediatrics, suggère que les tarifs pratiqués dans le domaine alimentaire sont aussi un facteur de risque.

    « Il existe une association faible, mais significative, entre le prix des fruits et légumes et un IMC élevé chez l’enfant », explique Taryn Morrissey, auteur principal de l’étude. « Ces associations sont plus dues à un changement des prix des fruits et légumes frais qu'à ceux des produits surgelés ou en conserve », complète Alison Jacknowitz, co-auteur de l’étude. Les deux chercheuses ont en effet observé un IMC moyen plus élevé chez les enfants de foyers à revenus moyens ou bas lorsque le prix des fruits et légumes augmente. L’étude s’est concentrée sur les familles de 4 personnes qui gagnaient moins de 4 300€ par mois.

    +17% en 6 ans

    Afin de définir dans quelle mesure les prix locaux des fruits et légumes influencent l’obésité, les chercheuses ont passé en revue plusieurs études nationales, qu’elles ont recoupées avec les tarifs pratiqués par zone. Les prix de l’alimentation en épicerie et en restaurants ont été pris en compte. Entre 1997 et 2003, les fruits et légumes sont devenus 17% plus chers, alors que les en-cas et boissons sucrées se sont démocratisés. Sur la même période, l’IMC des enfants a bondi. Aujourd’hui, 26% des 2-5 ans souffrent de surpoids. L’explication est simple : les tarifs des fruits et légumes frais grimpent, les familles en achètent moins. En revanche, les achats d’aliments moins chers mais également moins sains progressent.

    Autre observation surprenante : lorsque les prix pratiqués par les fast-food sont forts, l’obésité est assez présente. Selon les chercheuses, cela s’explique par une liberté des restaurants à gonfler la facture quand la demande est élevée, alors que les supermarchés ne le peuvent pas.

    Pour laisser un commentaire, Connectez-vous par ici.
    
    -----