Hospitalisation moins longue
Grippe : traiter tôt les femmes enceintes réduit les symptômes
Initier tôt le traitement antiviral permet de réduire la durée de séjour à l'hôpital des femmes enceintes qui ont contracté la grippe.
Traiter tôt : tel est le conseil donné aux femmes enceintes qui contractent la grippe. L’initiation précoce du Tamiflu (oseltamivir) réduit la sévérité des symptômes et la durée de séjour à l’hôpital pour cette population, selon une étude parue dans le Journal of Infectious Diseases. Des résultats en accord avec les recommandations internationales.
En matière de traitement contre la grippe, « le traitement curatif doit être débuté le plus vite possible dans les 12 heures et, au plus tard, dans les 48 heures suivant l’apparition des symptômes ou après le contact avec une personne malade», précise l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) sur son site. Ces recommandations concernent la femme enceinte, et sont similaires à celles émises par les Centres américains de contrôle et de prévention des maladies (CDC).
L'intérêt de vacciner
Ces recommandations sont justifiées, selon l’analyse des données nationales de surveillance de 14 Etats américains. Les auteurs de l’étude se sont concentrés sur les hospitalisations de femmes enceintes entre 2010 et 2014, 865 au total. Parmi elles, 63 étaient considérées comme des cas graves. De fait, les parturientes sont à haut risque de complications de la grippe.
Mais initier rapidement le Tamiflu modère ce risque. Les femmes qui ont reçu l’antiviral dans les deux jours suivant les premiers symptômes ont passé 5 jours de moins à l’hôpital. « Plus vous traitez tôt, plus vous avez de chances de modifier le cours de la maladie », résume Sandra Chaves, co-auteur des travaux.
Les conclusions soulignent aussi l’importance de la vaccination antigrippale : 14 % des femmes présentant des symptômes sévères étaient immunisées contre 26 % de celles aux signes modérés. « Toutes les femmes enceintes devraient recevoir la vaccination antigrippale annuelle en prévention de l’infection et de ses complications pour elles et leurs enfants », concluent les auteurs. Aux yeux d’Alan Tita et William Andrews – de l’université de l’Alabama à Birmingham (Etats-Unis) – qui signent un éditorial accompagnant l’étude, ce geste préventif devrait même devenir « une priorité de santé publique ».