Alcoolisation 2.0

Neknomination: l'alerte du ministère de la Santé

Alors que le phénomène des "neknominations" prend de l'ampleur sur la toile, le ministère de la Santé alerte sur les dangers de cette pratique.

  • Par Antoine Llorca
  • Alastair Grant/AP/SIPA
  • 21 Fév 2014
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    Le « neknomination », qui combine l’expression « to neck a drink » (boire un verre cul-sec) et le mot nomination, est la nouvelle tendance sur Facebook. Le principe est simple. Le nominé se filme face à une caméra en train de boire un verre d’alcool de manière plus ou moins spectaculaire puis nomine ses amis sur Facebook. Une pratique qui a entraîné la mort de 5 jeunes hommes au Royaume-Uni dans les deux dernières semaines. Dans son communiqué, le ministère de la Santé s’inquiète des dangers de cette mode sur la jeunesse française et du « développement éclair de ce phénomène »


    Une mise en garde nécessaire

    En effet, le 10 février, une page Facebook intitulée « Neknomination – France » avait rassemblé 17 000 fans. Aujourd’hui, le nombre est passé à 26 000. 

    Pour le ministère dirigée par Marisol Touraine, les neknominations représentent « un véritable danger, notamment pour les jeunes, population ultra-connectée et particulièrement concernée par la consommation rapide et massive d’alcool (ou binge drinking). » Ces pratiques peuvent « engendrer des troubles respiratoires, voire un coma ». La consommation d’alcool, rappellent les pouvoirs public, est « la deuxième cause de mortalité évitable après le cancer ». Plus d’un jeune sur deux âgé de 17 ans est concerné par cette alcoolisation à outrance. 

    Les médecins y voient des dangers

    Les professionnels de santé, eux aussi, sont préoccupés par le caractère nouveau et dangereux de ce phénomène. Les « neknominations » sont dangereuses par leur clandestinité mais aussi par leur esprit de compétition. Cette manière de se mettre en scène pour répondre à un défi rend la volonté de prendre des risques beaucoup plus large, estime le Pr Amine Benyamina, spécialiste en addictologie. Pour ce spécialiste, ce mode de consommation  « est plus inquiétant que lorsque ça se passe dans la rue. Car nous n’avons plus la possibilité d’intervenir en tant que parents, que soignant ou en tant que force de l’ordre pour les aider.» D'autant que ces prises importantes et rapides d'alcool peuvent s'avérer dangereuses, voire mortelles pour les usagers.

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