Etude sur la drosophile

Des scientifiques ont localisé un interrupteur du sommeil

Les troubles du sommeil pourraient bien avoir trouvé leur cause : un interrupteur responsable de l’endormissement qui fonctionne mal et prolonge l’éveil.

  • Par Audrey Vaugrente
  • Coll-Devaney/SUPERSTOCK/SIPA
  • 20 Fév 2014
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    Et si un simple interrupteur dans notre cerveau nous poussait à dormir ? C’est en tout cas ce qu’a découvert une équipe de l’université d’Oxford chez la drosophile, une espèce de mouche que l'on trouve sur les fruits. Leurs résultats, parus ce 19 février dans Neuron, suggèrent qu’il existe un mécanisme qui active les cellules régulatrices du sommeil.

    Chez la drosophile comme chez l’homme

    L’étude a mis en évidence la présence d’un message envoyé aux neurones qui contrôlent le sommeil. Ils se déclenchent quand le corps a besoin de sommeil et sont moins présents en période d’éveil. Ce mécanisme, observé chez la drosophile, a de grandes chances d’être similaire chez l’homme. En effet, les mouches qui souffraient d’insomnie connaissaient les mêmes problèmes qu’un être humain : sommeil brutal, retard cognitif (difficultés d’apprentissage et déficit de mémoire)… « Il existe un groupe similaire de neurones dans une région du cerveau humain », explique le Dr Jeffrey Donlea, auteur principal de l’étude. Il ajoute que ces neurones « sont la cible des anesthésies générales qui nous endorment. »

    Deux cycles qui coexistent

    Le corps d’un être vivant utilise deux mécanismes pour réguler les phases d’éveil et de sommeil. D’une part, l’horloge biologique règle le cycle sur 24 heures. D’autre part, l’homéostasie du sommeil mesure la part des heures d’éveil et déclenche le sommeil quand le corps doit être réinitialisé. « Ce qui nous pousse à dormir la nuit est probablement une combinaison de ces deux mécanismes. L’horloge biologique dit que c’est le moment, et l’interrupteur du sommeil a monté en pression pendant une longue journée d’éveil », explique le Pr Gero Miesenböck, qui a collaboré à l’étude. Il compare l’homéostasie du sommeil à « un thermostat dans un logement », qui active certaines fonctions quand c’est nécessaire.

    Les chercheurs estiment qu’identifier cet interrupteur et comprendre son mécanisme est la prochaine étape. Une telle découverte devrait permettre de développer de nouveaux médicaments, particulièrement en traitement des troubles du sommeil. Peut-être même pourrions nous enfin comprendre pourquoi nous avons besoin de dormir…

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