Sevrage tabagique
La Haute Autorité de Santé reste inflexible sur la e-cigarette
Saisie par le ministère de la Santé, la Haute Autorité de Santé a jugé que les données étaient encore insuffisantes pour recommander la e-cigarette dans le sevrage tabagique.
Sur la question épineuse de la e-cigarette, la Haute Autorité de Santé (HAS), qui édicte les recommandations en matière de pratique médicale, a fait son choix. Comme en janvier 2014, elle vient d'émettre un avis défavorable à l'intégration de la cigarette électronique dans l'arsenal médical pour l'arrêt du tabac.
Ces nouvelles recommandations font suite à une saisine de la Direction Générale de la Santé (DGS). La HAS y indique avoir bien pris connaissance du récent rapport britannique du Public Health England. Celui-ci conclut que la e-cigarette serait 95 % moins nocive que le tabac. Malgré ces données, la HAS considère qu'elle n'a pas encore assez d'éléments pour justifier un nouveau changement de position.
En précision, le collège de la Haute Autorité de santé écrit que « les données de la littérature sur l’efficacité et l’innocuité de la cigarette électronique sont encore insuffisantes pour la recommander dans le sevrage tabagique ».
Ne pas décourager non plus les vapoteurs
Dans le passé, elle avait néanmoins considéré que, du fait de sa toxicité beaucoup moins forte qu’une cigarette, son utilisation chez un fumeur qui a commencé à vapoter et qui veut s’arrêter de fumer « ne doit pas être découragée ». La HAS recommande donc toujours aux fumeurs d’en parler avec leur médecin traitant qui leur proposera « une stratégie personnalisée et adaptée pour arrêter de fumer ».
Cet avis sonne comme un nouveau revers pour les 120 médecins, professionnels de santé, et scientifiques qui ont publié récemment un appel en faveur de la réduction des risques du tabac, « par la prise en compte du potentiel de la e-cigarette ». Parmi leurs griefs, le projet de loi Santé qui sera voté à l'Assemblée nationale demain. Ils dénoncent notamment l'interdiction de l'usage de la e-cigarette dans certains lieux publics.
Les députés ont adopté vendredi dernier, en nouvelle lecture, un amendement au projet de loi Santé supprimant l'obligation pour les entreprises et les établissements scolaires de prévoir un espace spécifique pour la pratique du vapotage.
La mesure renforce encore indirectement le principe de son interdiction dans certains lieux publics.
Mais pour tenter de convaincre une dernière fois la ministre de la Santé sur les bienfaits du dispostif, les vapoteurs ont décidé de continuer leur mobilisation. Plus de 1 100 témoignages en faveur du produit ont ainsi été enregistrés sur le blog de Marisol Touraine.
Parmi les citations qu'on peut y lire : « Madame la Ministre, ma fille, mon épouse et moi même avons tous arrêté le tabac grâce à la vapoteuse. Ne cédez pas à un excès de précaution ou aux différents lobbys, laissez nous vaper en paix. Liberté n’est il pas le premier mot inscrit au fronton de nos édifices publics ? Pour la Vape Libre ! Merci ! »