Plus à risque d'AVC et plus de séquelles

AVC : la double peine pour les femmes

Plus à risque de faire à un accident vasculaire cérébral, les femmes ont aussi plus de mal à récupérer après un AVC. Deux études montrent que là aussi, l'égalité homme-femme n'est pas respectée.

  • Par Audrey Vaugrente avec Afsané Sabouhi
  • Patrick Semansky/AP/SIPA
  • 10 Fév 2014
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    Pour la première fois, des recommandations sur l'accident vasculaire cérébral viennent d'être publiées en direction des femmes. Cette initiative de l'Association américaine du coeur n'a rien à voir avec les études de genre. Elle est motivée par une étude de l'Association Américaine du Coeur, publiée dans la revue américaine médicale Stroke, qui révèle que les femmes ont plus de risques d'être victime d'un AVC que les hommes.

     

    L'AVC, 3ème cause de mortalité chez les femmes

    Les femmes, contrairement aux hommes, ont plus de facteurs de risques pouvant les exposer à un AVC. Les migraines, la dépression, le diabète, l'arythmie cardiaque font partie de ces facteurs, note le rapport. Il faut rappeler que les AVC sont la troisième cause de mortalité chez les femmes de tous âges derrière les maladies cardio-vasculaires et le cancer. 

    Cheryl Bushnell, professeur adjoint de neurologie au Centre médical Wake Forest à Winston-Salem (Caroline du Nord) et présidente du groupe d'experts responsable de ce rapport, révèle que les femmes ont, par ailleurs des risques spécifiques liés à la grossesse et à l'utilisation d'hormones comme la pilule contraceptive. 

    Dans ce rapport, l'Association Américaine du Coeur recommande aux jeunes femmes de faire contrôler réguilèrement leur tension artérielle, surtout si elles comptent commencer à prendre une pilule contraceptive ou envisagent une grossesse. Pour les femmes enceintes avec une pression artérielle relativement élevée, le rapport recommande un traitement pour la faire baisser. Les migraines étant un facteur aggravant, les experts recommandent aux femmes avec de fortes migraines d'arrêter de fumer pour éviter d'amplifier les risques d'un AVC. Pour les femmes âgées, Cheryl Bushnell et son équipe recommandent aussi aux femmes de plus de 75 ans d'être testées afin de savoir si elles souffrent de fibrillation atriale car cette pathologie peut augmenter le risque d'AVC.


    Une moindre qualité de vie chez les femmes après un AVC
    Mais, l'inégalité homme-femme ne s'arrête pas là. Une publication dans la revue spécialisée Neurology vient de révéler que l’AVC laisse davantage de séquelles aux femmes.

    Une équipe de Caroline du Nord a suivi 1370 personnes de 56 à 77 ans pendant un an après leur accident vasculaire cérébral hémorragique ou ischémique. Trois mois après l’attaque, les patientes rapportaient davantage de problèmes de mobilité et de douleurs, et leurs niveaux d’anxiété et de dépression étaient plus élevés que ceux des hommes. La différence était particulièrement significative chez les plus de 75 ans : 61% des femmes n’avaient pas encore récupéré toute leur motricité contre 49% des hommes.

    Au bout d’un an, les scores de qualité de vie des femmes restaient inférieurs à ceux des hommes mais dans une moindre mesure, suggérant que la récupération post-AVC est plus lente chez la femme.


    « Comme de plus en plus de patients survivent à leur AVC, les professionnels de santé doivent accorder plus d’attention aux questions de qualité de vie et développer des prises en charge, y compris des outils de dépistage spécifiques à un genre, pour améliorer la vie des patients après l’AVC », souligne le Dr Cheryl Bushnell, neurologue à Winston Salem et co-auteur de cette étude. Ainsi son équipe a prévu de consacrer ses prochains travaux de recherche à la compréhension de l’impact de l’AVC sur la trajectoire de déclin cognitif selon les sexes.

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