Infection

Streptocoque A : l'alerte nationale a-t-elle porté ses fruits ?

L'Auvergne-Rhône-Alpes a évalué les mesures de gestion des cas d’infections invasives à streptocoque A depuis 2015 et pendant l’alerte nationale de 2022-2023. 

  • Par Mathilde Debry
  • Boris Jovanovic / stock.
  • 14 Sep 2024
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    Devant la recrudescence fin 2022 des cas d'infections invasives à streptocoque A (IISGA), les professionnels de santé ont été incités à déclarer aux autorités sanitaires tous les cas hospitalisés. Curieux de voir si cette mesure a été efficace, des chercheurs de Santé Publique France ont conduit une nouvelle étude. 

    "L'objectif est de décrire les cas d'IISGA signalés en Auvergne-Rhône-Alpes depuis 2015 et les mesures de gestion des cas, avec un focus sur la période fin 2022-début 2023", indiquent-ils en premier lieu dans leur rapport.  

    Streptocoque A : "des différences observées pendant l'alerte par rapport à avant"

    Pour ce faire, une enquête descriptive et rétrospective a été réalisée à partir des signalements d'IISGA à l'Agence régionale de santé (ARS) Auvergne-Rhône-Alpes sur deux périodes : "avant l'alerte" (du 1er janvier 2015 au 5 décembre 2022) et "pendant l'alerte" (du 6 décembre 2022 au 2 mars 2023). Les cas confirmés et probables étaient définis d'après l'avis du Conseil supérieur d'hygiène publique de France de 2005.

    Au total, 181 cas d'IISGA ont été signalés, dont 66 % pendant les trois mois de l'alerte. Des différences significatives ont été observées pendant l'alerte par rapport à avant : déclarants variés (vs hygiénistes majoritairement), délai de signalement réduit (4,8 jours vs 7,2 jours), formes pleuropulmonaires plus fréquentes (vs infections gynéco-obstétricales), recommandations d'antibioprophylaxie (plus fréquentes pour les contacts du même foyer et moins fréquentes pour les contacts hors foyer).

    Streptocoque A : "l'alerte 2022 a sensibilisé les professionnels aux signalements"

    "L'alerte 2022 a sensibilisé les professionnels aux signalements précoces des cas d'IISGA permettant la mise en place rapide des mesures de gestion", concluent les chercheurs.

    "Ce travail souligne le rôle des ARS dans la mise en place et la coordination des mesures de santé publique" ajoutent-ils. "Bien que les signalements d'IISGA ne soient pas obligatoires en France, les efforts de signalements précoces doivent se poursuivre afin de mettre en place les mesures adaptées, en particulier dans des collectivités et/ou autour de cas groupés", terminent-ils.

    Les infections à streptocoques invasifs du groupe A (SGAi) sont rares et peuvent provoquer des symptômes  graves tels que :
    - la fièvre et l'essoufflement dus à une pneumonie ;
    - la fièvre, la douleur intense et la rougeur dues à la rupture des tissus conjonctifs sous la peau en raison d'une fasciite nécrosante ;
    - la fièvre, des frissons, les douleurs musculaires, les nausées et les vomissements.

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