Oncologie
Cancer du sein : les faux positifs peuvent dissuader les femmes à se faire dépister
Les femmes ayant reçu un résultat faux positif après une mammographie seraient moins susceptibles de réaliser un dépistage ultérieur pour le cancer du sein, selon une récente étude.
À partir de 50 ans, puis tous les deux ans, les femmes reçoivent généralement une invitation de leur Caisse primaire d’assurance maladie (CPAM) pour bénéficier d’un dépistage du cancer du sein. L’objectif est de détecter tôt une potentielle anomalie ou un cancer avant l’apparition des symptômes. Comme l’explique l’Institut national du cancer, cette détection précoce permet à 99 femmes sur 100 d’être en vie cinq ans après le diagnostic.
Mammographie : une baisse des dépistages ultérieurs en cas de faux positif
Une récente étude menée par le UC Davis Comprehensive Cancer Center, situé en Californie (États-Unis), a cependant alerté sur une problématique importante concernant le dépistage du cancer du sein par mammographie. En cas de résultats anormaux, des examens d’imagerie et une biopsie sont généralement pratiqués pour confirmer les premières conclusions. D’après les chercheurs américains, de nombreux résultats seraient en réalité de "faux positifs", qui ne déboucheraient pas sur un diagnostic de cancer.
L’organisme a alors constaté que les femmes ayant reçu un résultat faussement positif nécessitant une imagerie ou une biopsie supplémentaire étaient moins susceptibles de revenir pour un dépistage par la suite. "Cette découverte soulève des inquiétudes quant aux conséquences involontaires potentielles des résultats faussement positifs, où les femmes pourraient éviter les mammographies de dépistage à l'avenir", a déclaré Diana Miglioretti, auteure principale des travaux, chercheuse au centre de cancérologie et chef de la division des biostatistiques à l'UC Davis.
L’importance des dépistages du cancer du sein
Dans cette recherche, parue dans la Annals of Internal Medicine, les données de mammographie de dépistage réalisées, entre 2005 et 2007, auprès de plus d’un million de patientes âgées de 40 à 73 ans ont été analysées.
Les résultats de l’étude ont révélé que 77 % des femmes ayant obtenu un résultat négatif à la suite d'une mammographie sont revenues pour un dépistage ultérieur. Malheureusement, ce chiffre a chuté respectivement de 61 % et de 67 % si la patiente avait reçu un résultat faussement positif et avait dû effectuer une autre mammographie dans les six mois, ou si elle avait dû réaliser une biopsie.
Ce taux était encore plus marqué en cas de résultats faussement positifs après deux mammographies consécutives : uniquement 56% des patientes sont revenues pour une mammographie lors du dépistage suivant.
Dans un communiqué, les chercheurs ont alors insisté sur l’importance d’un dépistage régulier pour prendre en charge le plus rapidement possible un potentiel cancer du sein. "Il est important de comprendre que la plupart des femmes rappelées pour une imagerie supplémentaire en raison d'un résultat de mammographie de dépistage n'ont pas de cancer du sein (…) Elles doivent essayer de ne pas s'inquiéter si elles sont rappelées pour un examen complémentaire. Il s'agit d'un élément normal et courant du processus de dépistage", a souligné Diana Miglioretti.