Etude menée aux Etats-Unis
Antibiotiques : Des posters au cabinet pour rappeler le bon usage aux médecins
Les prescriptions inappropriées d’antibiotiques chutent de 20% simplement lorsqu’une affiche rappelant les recommandations est placardée dans la salle de consultation.
Imaginez une affiche sur laquelle un médecin est en train de rédiger une ordonnance. En gros caractère, un slogan comme « Les antibiotiques, c’est pas automatique » et en plus petit, quelques recommandations aux médecins pour réduire leurs prescriptions inappropriées, en cas de rhume par exemple. Ce simple pense-bête affiché en anglais et en espagnol dans les salles de consultations de cabinets médicaux et de cliniques à Los Angeles a permis de faire chuter de 10 points, soit 20%, les prescriptions inappropriées d’antibiotiques pendant les 3 mois de la saison hivernale.
C’est le résultat prometteur d’une étude publiée dans la revue JAMA Internal Medicine par une équipe de l’Université de Californie du Sud. Selon ces chercheurs, généraliser à l’ensemble du territoire américain leur campagne low-cost de bon-usage des antibiotiques permettrait d’éviter chaque année 2,6 millions de prescriptions inutiles et d’économiser ainsi 70,4 millions de dollars.
Un coup de pouce pour convaincre les patients
« La plupart des efforts d’amélioration de la qualité se sont appuyés jusqu’ici sur des audits ou des incitations par le paiement à la performance pour changer les prescriptions. Mais c’est ignorer les influences sociales qui nous affectent tous, y compris les médecins », souligne Jason Doctor, économiste de la santé et co-auteur de cette étude. La présence de l’affiche dans la salle de consultation est en effet pour le médecin un coup de pouce précieux lorsqu’il s’agit de convaincre un patient demandeur d’antibiotiques qu’il n’en a pas besoin.
Dans un commentaire qui accompagne cette étude dans le JAMA Internal Medicine, le Dr Brad Spellberg, interniste et chercheur à l’Université de Los Angeles s’interroge sur la durabilité de l’effet de cette affiche sur les prescriptions d’antibiotiques. Mais il souligne que même temporaire, le retour sur investissement attendu mérite que l’on s’intéresse à ce type de mesure qu’il compare à l’esprit du Judo : minimum d’effort, maximum d’efficacité.