Troubles visuels

Avatar 2 : quelles sont les maladies oculaires qui empêchent de voir le film en 3D ?

Ce mercredi 14 décembre 2022 marquait la fin d’une décennie d’attente. “Avatar : la voie de l’eau”, deuxième opus du film 3D culte de James Cameron, est sorti en salle. Néanmoins, tous les spectateurs ne peuvent pas profiter pleinement de la magie des paysages de Pandora en trois dimensions. En effet, certains troubles visuels ne permettent pas de voir les longs-métrages en relief.

  • Par Sophie Raffin
  • nyul/istock
  • 15 Déc 2022
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    Que cela soit des films à grand spectacle comme Avatar 2, de science-fiction (Jurassic World), de super-héros (Ant-Man, Thor, Black Panther), des animés (Minion, Disney) ou encore d’anciens succès retravaillés (Titanic)... Les long-métrages en 3D envahissent les salles de cinéma. Mais les yeux de certains spectateurs ne leur permettent pas de s’immerger dans ces belles images, et cela, malgré le port des lunettes dédiées. Le Dr Dedes, ophtalmologue et secrétaire général du SNOF (Syndicat National des Ophtalmologistes de France), détaille les pathologies oculaires qui sont susceptibles de troubler une séance de ciné.

    Films 3D : l’absence de vision binoculaire en cause

    Voir Pandora en 3D nécessite la superposition de deux images. Grâce aux filtres des lunettes, vous en voyez une avec un œil et l’autre - qui est légèrement décalée - avec le second. C’est ce qui donne la sensation de relief. "Pour voir ce relief, il faut que les deux yeux travaillent parfaitement ensemble pour parvenir à fusionner l’image de l'œil droit et celle de l'œil gauche ensemble". C’est le principe de la vision binoculaire. Mais certains individus en sont dépourvus comme ceux qui souffrent de strabisme.

    "Si vous avez un strabisme, les deux yeux ne peuvent pas travailler ensemble puisqu’ils regardent des choses différentes. Les personnes ayant ce trouble n’ont donc pas de vision en relief précise. Pour elles, regarder un film en 3D n'a pas grand intérêt. Malgré le port des lunettes dédiées, elles vont le voir comme si vous le visionniez en vous cachant un œil", précise l’expert. Les patients ayant perdu un œil rencontrent le même problème. Ils voient les images en 2D. Toutefois, leur cerveau peut parvenir à reconstituer partiellement certains éléments de la dimension en utilisant sur des indices visuels présents dans le champ de vision de l’œil valide.

    Les spectateurs ayant de grosses différences de puissance entre les deux yeux sont aussi susceptibles d'avoir des difficultés pendant la séance. "Ils ont un œil avec une puissance standard et l’autre non. Les images ont alors des tailles différentes et le cerveau ne parvient pas à les fusionner", indique l'ophtalmologue.

    Pas de vision en relief : aucune raison de se priver du film

    Bien que les patients qui n’ont pas de vision binoculaire, ne profitent pas pleinement des effets des films 3D, ils n’ont aucune raison de se priver d’une séance de ciné avec ses proches, précise l’expert. "Il n’y a aucune preuve scientifique que les films 3D puissent aggraver les troubles de la vision. C’est un peu fatigant pour les personnes qui ont une vision binoculaire incomplète ou imparfaite. Mais médicalement, cela ne va rien abîmer".

    "D’ailleurs, c'est surprenant, mais les enfants avec un strabisme induisant une absence de vision binoculaire, assurent voir une différence par rapport aux films standards. Ils sont généralement contents d’avoir vu le film en 3D . Il n’y a donc aucune raison de les priver d’une séance avec leur fratrie ou leurs amis", rassure le secrétaire général du SNOF.

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