Intimité

Pourquoi la vie sexuelle des femmes devient moins satisfaisante avec l'âge

La vie sexuelle des femmes devient moins satisfaisante avec l'âge : on vous explique pourquoi, en tout intimité. 

  • Par Camille Sabourin
  • monkeybusinessimages / iStock
  • 23 Jun 2022
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    La ménopause est une étape majeure de la vie d'une femme, une période de bouleversement hormonal. Accompagnée d'effets secondaires plus ou moins gênants comme les bouffées de chaleur, les troubles du sommeil ou la sécheresse vaginale, elle correspond aussi généralement à un moment où les rapports sexuels diminuent.

    En 2015, une étude publiée dans la revue Endocrinology & Metabolism Clinics of North America  a conclu que "le dysfonctionnement sexuel augmente avec l'âge et est très fréquent chez les femmes ménopausées". D'autres recherches ont montré que 42 % des femmes en préménopause souffraient de symptômes de dysfonctionnement sexuel. Huit ans plus tard, leur nombre était passé à 88 %.

    Quelles sont les causes de cette baisse de la satisfaction sexuelle ? Des travaux ont mis en évidence des facteurs physiologiques associés au début de la ménopause : la sécheresse vaginale et la diminution des taux d'œstrogènes peuvent rendre les rapports sexuels plus difficiles ou moins satisfaisants. Néanmoins, ce ne sont pas les seules raisons qui ont un impact significatif sur la libido ou la vie sexuelle d'une femme : les changements psychosociaux doivent également être pris en compte.

    Une confiance en soi fragilisée

    Ce sont ces facteurs psychosociaux qui ont motivé une étude publiée dans Menopause. Des recherches menées à l'université du Sussex à Brighton et à l'University College London, au Royaume-Uni ainsi qu’à l'université de Nouvelle-Galles du Sud à Sydney, en Australie, montrent que la vie sexuelle de nombreuses femmes décline avec l'âge et qu’elle est associée à certaines problématiques négligées par les scientifiques : celles liées à l'image corporelle, à la confiance en soi et à la désirabilité perçue, au stress, aux changements d'humeur et aux difficultés relationnelles.

    Pour mener à bien leurs travaux, les chercheurs se sont appuyés sur les données de 4 418 femmes, âgées de 64 ans en moyenne, qui ont participé à l’essai UK Collaborative Trial of Ovarian Cancer Screening (UKCTOCS). Environ la moitié des femmes ont déclaré être sexuellement actives au début de l'étude, mais une baisse de tous les aspects de l'activité sexuelle a été constatée au fil du temps. Par exemple, elles ont déclaré que leur activité sexuelle était moins fréquente, moins agréable et plus inconfortable. La principale cause d’inactivité sexuelle reste l’absence de partenaire, le plus souvent en raison du veuvage.

    Les autres facteurs souvent évoqués pour expliquer la diminution de la fréquence des rapports sexuels, sont (par ordre d'importance) : l’état de santé du partenaire, son dysfonctionnement sexuel, les problèmes de santé physique de la femme, les symptômes de la ménopause et les médicaments sur ordonnance. Pour ce qui est de la baisse de la libido, de nombreuses femmes déclarent que cela est souvent dû à des difficultés dans les relations amoureuses, dans la logistique d'organisation des relations physiques, et aux conséquences du vieillissement sur leur image et leur confiance en soi.

    Seulement 3 % des participants ont décrit des expériences sexuelles positives, et juste 6 % ont demandé de l'aide médicale pour des problèmes sexuels.

    Femmes ménopausées

    Pour les auteurs, les découvertes "auront des implications pour la pratique clinique", en particulier dans la prise en charge des femmes signalant une insatisfaction sexuelle à la ménopause. D’après eux, dans le cadre médical, "les difficultés sexuelles sont souvent sous-déclarées, sous-reconnues et sous-traitées".

    Ils appellent également les praticiens à évoquer ces aspects avec les patientes ménopausées afin de mieux accompagner leur retour à la sexualité. "Une communication ouverte sur la sexualité, y compris les désirs, les besoins et les dysfonctionnements, est essentielle et réduira les obstacles pour que les femmes discutent de la fonction sexuelle. Une formation supplémentaire sur ce sujet [pour les praticiens de la santé] est indispensable pour faciliter ce processus", ont conclu les chercheurs.

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