Déclin cognitif

Démence : la course d’orientation, c’est aussi bon pour le corps que le cerveau !

La course d'orientation, qui combine simultanément l'exercice physique et la navigation spatiale, pourrait améliorer la cognition.

  • Par Geneviève Andrianaly
  • hobo_018/iStock
  • 01 Jun 2024
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    L’exercice physique améliore certains aspects de la cognition des êtres humains, mais son intensité peut avoir son importance. "De précédentes recherches menées sur les animaux montrent qu'une activité physique modérée ou intense, qui libère de plus grandes quantités de lactate, active davantage de facteur neurotrophique dérivé du cerveau dans l'hippocampe et pourrait donc être optimal pour préserver la fonction cognitive. Les bienfaits cognitifs de l’exercice peuvent être encore plus élevés lorsqu’il est associé à un entraînement cognitif", ont indiqué des chercheurs de l'Université McMaster (Canada).

    63 jeunes adultes ont dû soit marcher ou courir en naviguant soit faire uniquement de l’exercice

    Dans une récente étude, ils ont ainsi voulu évaluer les effets de la course d’orientation à différents niveaux d’intensité sur la cognition. L’équipe s’est concentrée sur la course d'orientation, car elle oblige les pratiquants à naviguer rapidement à travers une série de points sur un terrain inconnu, en utilisant uniquement une carte et une boussole. Grâce à une attention ciblée et à la déduction, ils utilisent les informations spatiales pour prendre des décisions rapides tout en parcourant un terrain. Cette forme de navigation utilise l’hippocampe, une zone du cerveau plus susceptible que d’autres au déclin lié à l’âge. Pour rappel, la dégénérescence dans cette région peut altérer l'apprentissage, la mémoire et la cognition spatiale.

    Pour les besoins des travaux, publiés dans la revue Plos One, les scientifiques ont recruté 63 jeunes adultes actifs et en bonne santé. Les participants, qui n’avaient aucune expérience en course d’orientation, ont suivi un parcours d'intervention de 1,3 km en naviguant et en courant (80 à 85 % de la réserve de fréquence cardiaque) ou en marchant (40 à 50 % de réserve de fréquence cardiaque). D’autres volontaires ont uniquement fait de l’exercice physique sans avoir à naviguer. À l’aide d’échantillons de sang, les auteurs ont mesuré la fréquence cardiaque et les niveaux de lactate des personnes, un indicateur de l’intensité de l’exercice physique, et du facteur neurotrophique dérivé du cerveau, un promoteur de la plasticité cérébrale. Ils ont testé les performances de la mémoire avant et après les sessions.

    De plus grands avantages pour ceux qui se déplacent vite lors de la course d’orientation

    Selon les résultats, le fait de faire de l’exercice physique intense et de naviguer augmentait davantage le lactate et le facteur neurotrophique dérivé du cerveau par la marche, avec des avantages particuliers pour la mémoire spatiale chez ceux qui couraient en course d'orientation. "La mémoire à haute interférence s'est améliorée après les activités physiques intenses, mais ne s'est pas améliorée après l'intervention d'intensité modérée. Après une seule séance de course d'orientation dont l’intensité était élevée, la mémoire spatiale s’est améliorée. Cela suggère que participer à des courses d'orientation, même rarement, pourrait améliorer les capacités spatiales, avec le potentiel de retarder leur déclin avec l'âge", ont expliqué les auteurs.

    D’après l’équipe, la dépendance actuelle à l'égard des GPS pourrait signifier que la plupart des personnes n'utilisent pas leurs capacités d'orientation, "ce qui pourrait entraîner des déficits de mémoire spatiale et une diminution du sens de l'orientation, que la course d'orientation pourrait raviver !"

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