Neurologie

Super Bowl : le cerveau des footballeurs contient moins de matière blanche que les autres

Les footballeurs américains voient souvent la matière blanche de leur cerveau diminuer au fil des années.

  • Par Virginie Galle
  • gorodenkoff / istock.
  • 12 Fév 2024
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    Au lendemain du Super Bowl, une nouvelle étude révèle que les footballeurs américains qui ont une longue carrière voient souvent la matière blanche de leur cerveau diminuer au fil des années.

    Cette étude approfondie a été motivée par l'inquiétude croissante que suscitent les effets à long terme des chocs répétés à la tête subis par les footballeurs américains.

    Cerveau des footballeurs américains : à quoi sert la matière blanche ?

    Pour réaliser cette enquête, les chercheurs ont analysé les tissus cérébraux de 205 anciens joueurs de football américain qui avaient avant leur décès fait don de leur corps à une "Brain Bank". Cette cohorte était composée uniquement d’hommes qui avaient joué à différents niveaux.

    Les scientifiques se sont notamment concentrés sur les protéines protéolipide 1 et la matière blanche. Vitale pour les fonctions cognitives et la régulation du comportement, la matière blanche est composée de fibres nerveuses qui relient les différentes parties du cerveau et facilitent la communication entre elles. Présentes dans le tissu du cortex frontal, les protéines protéolipide 1 sont quant à elles essentielles à la structure et à la fonction de la myéline (cette gaine protectrice qui entoure les fibres nerveuses et accélère les signaux électriques entre les cellules du cerveau, NDLR). Lorsqu’elles sont peu nombreuses, elles indiquent que l'intégrité de la matière blanche est compromise.

    Les chercheurs ont également recueilli des informations sur les antécédents sportifs et médicaux des joueurs et ont interrogé les membres de leur famille afin de récupérer des données sur leurs états cognitifs et comportementaux à la fin de leur vie.

    Plus les footballeurs américains jouent, moins leur cerveau contient de matière blanche

    Après recoupement des données, les chercheurs ont constaté que la durée de la carrière des joueurs avait généralement un impact important sur la santé de leur cerveau, puisque un grand nombre d'années passées à jouer au football américain a été associé à une présence moins dense de protéines protéolipide 1. "Le fait de commencer le football américain tôt a aussi été aussi associé à une diminution des protéines de la myéline", ajoutent les chercheurs.

    "Ces résultats suggèrent que les tests existants qui mesurent les lésions de la substance blanche au cours de la vie, y compris les examens d'imagerie et les analyses de sang, peuvent aider à clarifier les causes potentielles des changements de comportement et de cognition chez les anciens athlètes de sports de contact", estime pour conclure Michael L. Alosco, professeur agrégé de neurologie et coauteur de l'étude.

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