Biologie
Ce test ultra précis permet de mesurer la vitesse de vieillissement du corps
Des scientifiques suédois et écossais ont mis au point une horloge épigénétique qui permet de mesurer, avec précision, l’ampleur du vieillissement biologique par rapport au vieillissement chronologique.
Des chercheurs de l’université de Glasgow (Écosse) et du Karolinska Institutet de Stockholm (Suède) sont parvenus à développer un test permettant de mesurer avec précision le vieillissement biologique.
L’insuffisance rénale chronique accélère le vieillissement biologique
Pour les besoins de cette étude, les chercheurs ont examiné 400 patients touchés par une insuffisance rénale chronique en Suède et un groupe composé d’une centaine de témoins appariés. L’objectif a été de mieux comprendre l'impact de la maladie sur le vieillissement, y compris pendant le traitement par dialyse et après la transplantation rénale. Ces travaux ont été publiés dans le Journal of Internal Medicine.
Lors de la recherche, l’équipe suédoise-écossaise a réalisé une série de tests auprès des patients (mesure des biomarqueurs sanguins, de l’autofluorescence de la peau…). Une évaluation des horloges épigénétiques, un type d’examen qui examine l'ADN pour mesurer le vieillissement biologique par rapport à l’âge chronologique, a également été effectuée.
Les scientifiques ont notamment eu recours aux horloges biologiques pour évaluer l’évolution de l’âge biologique de 47 patients un an après une transplantation rénale ou un an après le début de leur traitement par dialyse. À titre de comparaison, le vieillissement des tissus sains de 48 témoins a aussi été examiné.
Les responsables de l’étude ont alors observé que l’horloge biologique des patients atteints par une maladie chronique tourne plus rapidement que celle du groupe témoin même lorsqu’ils bénéficient d’un traitement par dialyse. Ils ont toutefois constaté que les horloges biologiques des patients ralentissent à la suite d’une transplantation rénale.
La mise au point d'une horloge épigénétique ultra-précise
Néanmoins, les chercheurs ont remarqué qu’aucune des horloges actuelles ne pouvait être considérée comme précise dans un contexte clinique. Ils ont notamment assuré qu'elles étaient toutes inexactes à des degrés divers lorsqu'elles étaient testées sur des tissus sains au fil du temps.
Face à ce constat, l’équipe scientifique a mis au point une nouvelle horloge épigénétique : l'horloge de Glasgow-Karolinska, qui fonctionne sur des tissus sains et malsains. "C'est la première fois dans un contexte clinique que nous pouvons vérifier avec précision de l'ampleur du vieillissement biologique, par opposition au vieillissement chronologique, chez les patients souffrant d'insuffisance rénale chronique. Nos résultats, obtenus à l'aide de la nouvelle horloge Glasgow-Karolinska, montrent que non seulement ces patients vieillissent plus vite que les personnes de la population générale, mais que leur vieillissement accéléré ne ralentit que lorsqu'ils ont subi une transplantation. Le traitement par dialyse ne semble pas avoir d'impact sur ce processus", a noté le professeur Paul Shiels, auteur principal de l’étude et spécialisé en Géroscience.