Suicide, accident...

Les lésions cérébrales triplent le risque de décès prématuré

Selon un registre suédois, les victimes de lésions cérébrales traumatiques ont trois fois plus de risque de décès prématurés que le reste de la population. Le plus souvent par suicide, ou accident.

  • Par Julien Prioux
  • SINTESI/SIPA
  • 16 Jan 2014
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    S'il sortait de son coma, dans quel état de santé retrouverait-on le grand champion de Formule 1 Michael Schumacher ? A cette question que tout le monde se pose, des chercheurs britanniques viennent d'apporter des réponses peu optimistes. En effet, en plus des principales séquelles connues d'un traumatisme crânien sévère que sont, les troubles cognitifs (irritabilité, lenteur, troubles de la mémoire...), et plus rarement des troubles moteurs (paralysie, perte d'équilibre), ces scientifiques ont découvert un autre risque plus important : celui de décès prématuré.

    Trois fois plus de risques de décès prématurés
    Pour mener cette étude publiée dans le JAMA Psychiatryl'équipe anglaise a analysé les dossiers médicaux de 218 300 survivants suédois de lésions cérébrales traumatiques, ainsi que  ceux de 150 513 frères et soeurs de ces personnes accidentées. Par ailleurs, un groupe témoin de plus de 2 millions de personnes a également été examiné. Et les conclusions de ces chercheurs ne sont guères réjouissantes. « Nous avons constaté que les personnes qui ont survécu six mois après une lésion cérébrale courent trois fois plus de risque de mourir prématurément que ceux du groupe témoin et 2,6 fois plus que leurs frères ou soeurs », explique le Dr Seena Fazel, chercheur de l'ONG britannique Wellcome Trust à Oxford, l'un des auteurs de l'étude. Et ce dernier de préciser que bien souvent, ces décès prématurés surviennent par suicide ou accident.
    Pour les suicides, l'équipe reconnaît que chez un grand nombre des personnes victimes de lésions cérébrales traumatiques des troubles psychiatriques ont été diagnostiqués. Et d'après une étude menée en Europe du Nord et publiée dans le British Medical Journal en janvier, l'espérance de vie d'un schizophrène ou d'une personne bipolaire est amputée de 20 ans, par rapport au reste de la population. Les causes de cet écart sont clairement identifiées.

    Une évaluation du risque erronée
    Par ailleurs, concernant le lien entre lésions cérébrales traumatiques et les décès prématurés par accident, le chercheur confie que « cela pourrait s'expliquer par le fait que des parties du cerveau jouant un rôle dans le jugement et l'évaluation du risque peuvent avoir été affectées par le traumatisme. »

    Les chocs plus mineurs pas anodins
    Pour rappel, environ 1,7 million de personnes aux Etats-Unis et un million en Europe sont hospitalisées chaque année après une lésion cérébrale traumatique, le plus souvent après un accident de la route, de sport, ou une chute.
    Enfin, les commotions cérébrales peuvent également se produire en pratiquant des sports comme, le football américain, le rugby, le baseball ou le ski , comme Michael Schumacher. Et ces chocs mineurs ne sont pas anodins. Ils peuvent eux aussi « avoir une incidence sur la mortalité précoce ! », concluent les auteurs de l'étude.

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