Maladies neurodégénératives
Quelle est la part de l’hypertension dans le risque de démence ?
Des chercheurs montrent un lien entre l’hypertension artérielle, surtout lorsqu’elle est dépistée jeune, et le risque d’être atteint de démence.
Chaque année, il y a près de 10 millions de nouveaux cas de démence dans le monde, selon l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm). D’après l’Organisation mondiale de la santé (OMS), la démence “couvre plusieurs maladies qui affectent la mémoire, la pensée et la capacité à réaliser des tâches quotidiennes.” La plus fréquente est la maladie d’Alzheimer qui touche 1,2 million de personnes en France.
L’hypertension artérielle, un facteur de risque de la démence
L’hypertension artérielle fait partie des facteurs de risque connus de la démence. Cette maladie chronique se caractérise par une pression anormalement élevée du sang dans les vaisseaux sanguins. Une nouvelle étude, publiée dans la revue EClinicalMedicine, a voulu quantifier ce facteur de risque à l’échelle mondiale.
Pour cela, les chercheurs ont regroupé des données provenant de 186 pays concernant l’hypertension artérielle et la prévalence de la démence dans la population. Le but était de mesurer le nombre de cas de démence imputables à l’hypertension artérielle, c’est-à-dire ceux qui ne se développeraient pas si cette maladie n’existait pas.
15,8 % de risque de démence liés à l’hypertension artérielle
Ainsi, les chercheurs ont calculé que le risque de démence lié à l’hypertension artérielle était de 15,8 %. Dans le détail, le risque était un peu plus élevé pour les hommes (16 %) que pour les femmes (15,7 %).
À l’échelle mondiale, toutes les régions ne sont pas touchées de la même manière. En effet, celles pour lesquelles l’association entre hypertension artérielle et démence est la plus forte sont l’Amérique latine, les Caraïbes et l’Europe.
Enfin, les scientifiques ont aussi observé que les personnes pour lesquelles l’hypertension artérielle était diagnostiquée tôt, entre 30 et 44 ans, avaient plus de risques de souffrir de démence. Néanmoins, ils estiment qu’un dépistage et une prise en charge plus précoce de cette maladie pourraient réduire le nombre de cas de démence.
Pour diagnostiquer l’hypertension artérielle, le médecin utilise un tensiomètre et compare les chiffres obtenus à ceux d’une tension normale, soit 120/80. Le premier chiffre est la pression systolique qui équivaut à la pression maximale, lorsque le cœur se contracte pour se vider de sang. 80 est la pression diastolique, c’est-à-dire minimale lorsque le cœur se relâche pour se remplir.
Le médecin suspecte généralement une hypertension artérielle quand la tension dépasse 149/90 au cabinet. Pour confirmer ou infirmer ce diagnostic, le patient doit faire des auto-relevés de sa tension chez lui plusieurs fois par jour pendant trois jours.