Etude d'une association de consommateurs
Produits à base de poisson : des étiquettes qui masquent la réalité
Sur l'étiquette de la moitié des 70 produits à base de poisson, l'espèce n'est pas mentionnée. Et les informations sur les quantités de poisson contenues sont très imprécises.
Qu’y a-t-il donc dans les plats préparés à base de poisson ? Difficile de le savoir, même quand on lit avec attention les étiquettes. En effet, une étude menée par l’association de consommateurs CLCV (Consommation, logement et cadre de vie) montre que les informations contenues dans l’étiquetage sont très imprécises. L’association a passé en revue les étiquettes de 70 produits à base de poissons (parmentiers, brandade, panés, croquettes, nuggets, rillettes, surimis, soupes et plats cuisinés), issus de grandes marques mais également de marques distribitueurs. Et le constat est sévère : dans 80 % des cas, ces produits sont fabriqués non pas à partir de filets de poisson, mais plutôt de « chair » ou de « pulpes de poisson ».
Un mélange de chutes de filetage, d’arrêtes, de peau
Des termes très vagues, qui cachent un « mélange peu ragoûtant » de chutes de filetage, d’arrêtes, de peau, mixés dans des broyeurs à très forte pression, selon la CLCV. Tandis que les morceaux nobles (filet, darne, baron) ont été enlevés. Ces produits sont souvent enrichis avec des agents texturants (amidon, glycérides d’acides gras), de matières grasses ou d’eau, sans que cela soit toujours clairement indiqué. Même s’ils ne sont pas dangereux pour la santé, ils restent de qualité nutritionnelle très médiocre. D’autant qu’il n’existe aucun cadre règlementaire définissant les procédés d’obtention des ingrédients.
Et mieux vaut ne pas être trop regardant sur l’espèce de poisson que l’on va manger, dans plus de la moitié des cas, on ne le connaît pas ! Les étiquettes mentionnent « poisson » ou « poisson blanc », sans plus de précisions.
Pas plus de détails non plus sur la quantité de poisson contenue. 30 % des produits étudiés ne fournissent aucun pourcentage de poisson explicite. Et pour 4 produits sur 10, il faut sortir sa calculette et faire une règle de trois, ce qui n’est pas des plus pratiques quand on fait ses courses ! Dans l’ensemble, la teneur en poisson se révèle bien souvent inférieure à 30 %.
L’association demande donc aux pouvoirs publics et aux professionnels de l’agroalimentaire et de la distribution de clarifier les règles d’étiquetage de l’ensemble des produits transformés à base de poisson. En ce qui concerne la viande, il a fallu le scandale des lasagnes au cheval pour faire avancer la règlementation.