Depuis 1980

Les politiques anti-tabac ont fait gagner 2 ans d'espérance de vie

Depuis 1980, on comptabilise de plus en plus de fumeurs dans le monde. Pourtant, les politiques de lutte contre le tabagisme ont été efficaces. L'espérance de vie a augmenté de 2 ans.

  • Par Audrey Vaugrente
  • PURESTOCK/SIPA
  • 09 Jan 2014
  • A A

    « Le contrôle du tabac a apporté une contribution unique et substantielle à la santé publique au cours du siècle dernier. » Alors que les Etats-Unis célèbrent les 50 ans du premier rapport sur le tabac et la santé, le Journal of the American Medical Association publie ce 8 janvier une édition spéciale. Plusieurs études y dressent le bilan d'un demi-siècle de lutte contre le tabagisme, qui a permis de le faire reculer dans de nombreux pays.

    En 50 ans de contrôle du tabagisme, 8 millions de vies ont été sauvées aux Etats-Unis, et le nombre de fumeurs diminué de moitié. C'est également le cas dans certains pays comme la Norvège ou le Canada. Ces bons résultats ont augmenté l'espérance de vie de 2,3 ans en moyenne. Dans près de 190 pays, le nombre de fumeuses a reculé de 42%. Les hommes sont également 25% de moins à fumer. La lutte anti-tabac a aussi permis de faire reculer le tabagisme quotidien d'environ 10% chez les hommes comme chez les femmes.

    1 milliard de décès au XXIe siècle

    Si cette édition du JAMA salue l'efficacité des politiques nationales de contrôle du tabagisme, le plus dur reste à faire à l'échelle mondiale. Depuis 1980, on comptabilise de plus en plus de fumeurs et de fumeuses. En France, elles sont 27,7% à fumer. 967 millions de personnes étaient fumeuses en 2012, soit presque un sixième de la population mondiale !
    Si la décennie 1996-2006 a vu fortement reculer le tabagisme, le mouvement ralentit depuis. Selon l'Organisation Mondiale de la Santé, la cigarette serait responsable de 100 millions de décès au XXe siècle et pourrait en causer 1 milliard au XXIe siècle. En France, c'est la première cause de mortalité évitable selon l'Institut de Prévention et d'Education à la santé (INPES). Le tabac serait ainsi responsable de 73 000 décès prématurés chaque année.

    Le tabagisme reste un problème de santé publique prépondérant. Aucune autre habitude de vie ne tue autant, selon l'édition spéciale du JAMA. Afin de lutter efficacement contre le tabac, mettre en place des politiques de contrôle ne suffira pas. Il faut aussi, selon l'étude de l'Institute of Health Metrics and Evaluation (IHME) de l'université de l'Etat de Washington, s'assurer qu'elles sont appliquées et efficaces.

    Pour laisser un commentaire, Connectez-vous par ici.
    
    -----