Cardiologie
Syndrome de Brugada : bénéfice à long terme du défibrillateur implantable sous-cutané
Le plus important registre sur l’implantation du défibrillateur sous-cutané (S-ICD) dans le syndrome de Brugada montre de bons résultats sur le long terme.

- Shidlovski/iStock
Les données sur l’utilisation du défibrillateur sous cutané (S-ICD) chez les patients ayant un syndrome de Brugada (SB) sont relativement limitées.
Un registre de grande ampleur, à partir de données italiennes, présenté à l’EHRA 2025 a évalué sur une longue durée la survenue des chocs appropriés, des chocs inappropriés et des complications du défibrillateur. Les résultats ont été à la hauteur des attentes : de belles preuves de performance et de fiabilité du S-ICD dans le SB.
Un registre multicentrique italien
Ce registre est le plus important registre multicentrique sur l’utilisation du S-ICD chez les patients atteints du syndrome de Brugada. Il a été présenté par le Dr Federico Migliore lors du congrès EHRA 2025.
L’analyse a porté sur 450 patients, surtout des hommes (86 %) avec un âge médian de 43 ans. Le suivi s’est étalé sur 52 mois (suivi médian). Parmi tous les patients, 3 % ont reçu des chocs appropriés avec une efficacité de 90 % dès le premier choc, 7 % ont subi des chocs inappropriés, principalement liés à une surdétection de l'onde T. Les complications liées au dispositifs (infection du matériel, repositionnement ou remplacement de sonde, nécessité de stimulation) ont été faibles (4 %).
Un suivi de 450 patients sur 52 mois
L’étude a porté sur une analyse rétrospective des patients implantés d’un S-ICD entre 2014 et 2024 dans 24 centres italiens pour un syndrome de Brugada spontané ou pharmacologiquement induit. Le screening pré implantatoire a été réalisé sans administration d’ajmaline ou flécaïnide.
Les patients sélectionnés présentaient un IMC à 25+/-3, des antécédents familiaux de syndrome de Brugada (16 %) ou de SCD (« Sudden cardiac arrest ») (28 %). Les implantations ont été faites pour 7 % en prévention secondaire et pour 70 % dans le cadre d’un SB spontané. Parmi ces 450 patients, 167 (37 %) ont eu une analyse génétique et le variant SNC5A a été retrouvé chez 39 % d'entre eux. Deux pourcents avaient un antécédent de fibrillation atriale, 37 % de syncope.
Durant les 52 mois, 12 (3 %) patients ont eu 22 épisodes d’arythmie, dont 1,2 % à 12 mois. Le premier choc a été efficace chez 18 sur 20 patients (90 %), le second choc a été efficace à 100 %. Trente-deux pourcents ont présenté un choc inapproprié, dont 1,4 % à 12 mois.
Une zone de choc à 250/min et la présence de plus de 1 vecteur au screening semblent constituer des facteurs protecteurs contre les chocs inappropriés.
Une efficacité prouvée et peu d’effets secondaires
Selon le groupe Rythmologie et stimulation cardiaque de la Société française de cardiologie, le S-ICD montre une efficacité rassurante en termes de défibrillation chez ces patients à risque. Il précise que l’incidence des chocs inappropriés reste limitée, soulignant l'importance d'un screening pré-implantatoire précis. Selon les résultats du registre, le S-ICD est une stratégie efficace et relativement sûre chez les patients atteints du syndrome de Brugada.