Diabétologie

Boissons sucrées : un impact délétère majeur au niveau mondial

La consommation de boissons sucrées favorise le développement du diabète de type 2 et la survenue de maladies cardiovasculaires. Au niveau mondial, un nouveau cas de MCV sur dix lui est attribué.

  • Wittayayut/iStock
  • 10 Avr 2025
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    La consommation de boissons sucrées contribue au développement du diabète de type 2 et à la survenue de maladies cardiovasculaires, à la fois directement et indirectement, par le biais de la prise de poids. Une étude antérieure, menée par des chercheurs de l’université de Tufts aux Etats-Unis, avait ainsi estimé, en 2010, à 184 000 le nombre de décès attribuables à ces boissons. 

    Une nouvelle analyse de cette même équipe, publiée dans Nature Medicine,  apporte des données plus précises. Les auteurs estiment en effet qu’en 2020 au niveau mondial, 2,2 millions de nouveaux cas de DT2 et 1,2 millions de nouveaux cas de malades cardiovasculaires, soient respectivement 9,8 % et 3,1%, étaient en lien avec cette habitude de consommation. Et le nombre de décès en lien avec ce type de consommation est lui aussi en forte hausse, estimé à 340 000.

    Dans cette analyse, les boissons sucrées avaient été définies comme toute boisson contenant des sucres ajoutés et ≥50 kcal par portion de 8 oz (236 mL), englobant les boissons commerciales ou faites maison, les boissons gazeuses, les boissons énergisantes, les boissons aux fruits, le punch, la limonade et les « aguas frescas ». Etaient exclus les jus de fruits et de légumes à 100 %, les boissons non caloriques édulcorées artificiellement et le lait sucré.

    Homme jeune, éduqué et citadin

    Globalement, l’impact délétère de leur consommation est plus marqué chez les hommes que chez les femmes, chez les sujets jeunes que chez les plus âgés, chez les sujets ayant un niveau d’éducation élevé que chez ceux peu instruits, et chez les personnes vivant en milieu urbain comparativement à ceux vivant en milieu rural.

    Amérique latine et Afrique sub-saharienne

    L’étude met aussi en évidence de disparités géographiques : la part de ces maladies attribuables aux boissons sucrées est plus élevée en Amérique latine et dans les Caraïbes (24,4% pour le DT2 et 11,3% pour les MCV), ou encore en Afrique sub-saharienne (21,4% et 10,5 % respectivement). C’est également cette dernière région du monde qui a connu la plus nette augmentation de la contribution de ces boissons au DT2 et aux MCV entre 1990 et 2020 (+8,8% et +4,4% respectivement).

    Pour ses auteurs, ce travail, qui cerne avec plus de précisions les populations les plus concernées, souligne la réalité de la transition nutritionnelle dans la majorité des pays du monde et la nécessité de mettre en place des politiques de prévention.

     

     

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    JDF

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