Neurologie

Sclérose en plaques : quelle place pour le dosage des neurofilaments sériques dans le suivi ?

La nécessité d’un traitement précoce pose le problème de la surveillance de l’activité sous traitement et le dosage des chaines légères des neurofilaments sériques pourrait jouer le rôle de marqueur de cette activité lors du suivi.

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  • 17 Mai 2024
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    L’accumulation de preuves sur l’impact d’une prise en charge optimale et précoce sur le bénéfice à long terme dans la sclérose en plaques impose de développer de nouveaux outils pour obtenir un suivi de précision des patients.

    Sur le plan biologique, de nombreux travaux menés ces dernières années ont souligné le rôle potentiel du dosage des chaines légères des neurofilaments (Neurofilament Light,  NfL). Ce dosage, initialement effectué dans le LCR, est également accessible dans le compartiment sérique avec la perspective de pouvoir accéder à ce nouvel outil en pratique de routine dans les prochains mois. Il demeure cependant des interrogations sur la manière d’intégrer le dosage dans le suivi des patients à l’échelle individuelle.

    Intérêt du dosage sérique des NfL

    Une étude Suédoise1, menée par l’équipe de Goteborg, a tenté de déterminer l’intérêt potentiel du dosage sérique des NfL chez 44 patients suivis pour une sclérose en plaques chez qui une activité clinique (poussée) et/ou radiologique était constatée.

    Les patients ont tous eu un prélèvement sérique à l’inclusion puis à 2, 4, 8, 16, 24 et 48 semaines, en complément du suivi radiologique de soin courant (IRM et score EDSS à l’inclusion, 24 et 48 semaines).

    Pour analyser le dosage du neurofilament, 3 marqueurs ont été évalués

    • Le dosage brut
    • Le dosage exprimé en variation par rapport à la valeur de baseline
    • Le dosage exprimé sous la forme d’un Z-score en comparaison à une population témoin de référence, appariée sur l’âge et l’indice de masse corporelle.

    Identification de l’activité de la maladie

    Les résultats ont montré que l’analyse du résultat du dosage sous forme de Z-score était la plus pertinente en termes d’identification de l’activité de la maladie. Un Z-score supérieur à 1.1 à l’inclusion permettait d’identifier l’activité clinique ou IRM de la maladie avec une sensibilité de 81% et une spécificité de 70%.

    Par ailleurs, l’analyse longitudinale a montré que le pic sérique de NfL était obtenu à la 2ème semaine. Enfin, environ 20% des patients n’ont pas présenté de cinétique d’élévation du NfL par rapport au dosage de baseline.

    En conclusion, les auteurs suggèrent que le dosage répété du NfL sérique peut être utilisé pour déceler l’activité inflammatoire de la maladie au niveau individuel avec de bonnes performances, en complément et non en substitution au suivi radiologique.

     

    Référence :

    1. Johnsson M, Stenberg Y, Farman H, et al. Serum neurofilament light for detecting disease activity in individual patients in multiple sclerosis: A 48-week prospective single-center study. Mult Scler J. 2024;30:664–673.

     

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