Effet sur l’enzyme NMAT2

Démence : la caféine a des effets protecteurs sur le cerveau

La caféine agirait sur une enzyme impliquée dans la formation de plaques néfastes pour les neurones.

  • Par Audrey Vaugrente
  • waferboard/Flickr
  • 09 Mar 2017
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    Plutôt petit noir ou grand crème ? Dans les deux cas, votre amour du café pourrait vous faire du bien. Des chercheurs de l’université de l’Indiana (Etats-Unis) ont découvert que la caféine a un effet sur une enzyme nommée NMAT2. D’après leur étude, publiée dans Scientific Reports, il serait possible de prévenir plusieurs formes de démence.

    NMAT2 a un rôle double dans le cerveau : elle protège les neurones du stress et aide à combattre l’accumulation de la protéine tau. Or, cette protéine, avec l’âge, a tendance à s’accumuler en plaques, ce qui provoque des dégénérescences neurofibrillaires. Maladies d’Alzheimer, de Parkinson ou encore de Huntington découlent de ce phénomène.

    Deux composés majeurs

    A l’heure actuelle, rien ne permet de lutter contre ce mécanisme. En revanche, l’analyse post-mortem de malades a mis en évidence une chute des taux de l’enzyme NMAT2. Les chercheurs ont donc passé au crible plus d’un millier de composés – dont certains médicaments sur le marché. Au total, 24 ont été identifiés pour leurs effets bénéfiques sur NMAT2. La caféine se distingue par un rôle particulièrement marqué, qui booste la production de cette enzyme.

    Mais il fallait encore confirmer l’effet de la caféine sur NMAT2. Pour cela, les chercheurs ont administré la substance à des souris modifiées génétiquement, de manière à produire peu de l’enzyme. Six heures après l’administration, les animaux ont commencé à produire davantage de NMAT2.

    Des résultats similaires ont été obtenus avec le rolipram. Ce médicament n’a jamais été au bout de son développement, dans les années 1990. Et pourtant, la molécule développée comme un antidépresseur a un impact réel sur le cerveau. Les autres substances ont un effet bien moins marqué.

    Une utilité concrète

    Ces deux pistes sont prometteuses, pour l’équipe à l’origine de ces recherches. Elles « pourraient faire avancer les travaux vers des médicaments qui augmentent le taux de cette enzyme dans le cerveau, créant un blocage chimique contre les effets des troubles neuro-dégénératifs », estime par exemple Hui-Chen Lu, co-auteur de l’étude.

    13 autres composés ont été, quant à eux, associés à une baisse des taux de NMAT2. Un résultat négatif mais pas inutile pour autant. L’équipe explique qu’ils pourront servir à mieux comprendre comment l’enzyme agit sur l’organisme, son rôle précis mais aussi comment elle contribue au développement de la démence.

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    JDF